Lettre ouverte des Forces Françaises de l’Industrie

Photo illustrant l'infolettre des FFI.

Les FFI ont été créées afin d’alerter le gouvernement sur l’état d’urgence dans laquelle se trouve l’industrie française et de proposer des mesures concrètes à mettre en œuvre.

Nous reproduisons aujourd’hui des extraits de cette lettre ouverte de Laurent Moisson, l’un des trois fondateurs des FFI avec Gilles Attaf, également président de l’association Origine France Garantie, et Emmanuel Deleau, fondateur de La Peña Business Club. Une lettre ouverte signée Laurent Moisson et adressée habituellement aux abonnés des FFI, mais que nous reproduisons ci-après avec plaisir car elle apporte une vision intéressante sur notre manière de soutenir notre propre économie via notre épargne et nos investissements.

Après analyse d’ADN, 70 % des lecteurs de l’infolettre FFI sont des rentiers en puissance

“Chère résistante, cher résistant, chers soutiens,

Nos fidèles lecteurs nous pardonneront. Nous venons de déroger à l’une des clés du succès de cette infolettre : choisir un titre qui s’ancre dans l’actualité du moment.
Et c’est vrai que la tentation était forte de titrer quelque chose comme :
“Inondation à Dubaï, un collectif d’étudiants français attendu à la manifestation contre la construction de giga-bassines dans le désert”, ou encore :
“Pluies diluviennes au pays des influenceuses, plusieurs chercheurs dépêchés sur place afin de voir si les implants en silicone flottent”.

Mais ayant reçu, ces dernières semaines, plusieurs messages de personnes qui pensent qu’en riant de notre époque nous décrédibilisons le sérieux de notre démarche, nous avons décidé de rester sages. Professionnels. Presque ennuyeux, même. En nous intéressant à un sujet beaucoup moins people : l’étonnant rapport qu’entretiennent les Français avec la finance.

Que ceux qui pensent que Le Monde est un journal crédible parce que ses articles sont rasoirs s’apprêtent à subir le choc qu’apporte habituellement chaque découverte jubilatoire. Car, pardon pour cette révélation brutale, il y a des littératures encore plus éprouvantes que celles du journal du soir : les ouvrages d’historiens.
Il se trouve qu’issu d’un cursus universitaire où il fallait bien lire de tels livres, celui dont je viens de terminer la lecture s’intitule “Une industrialisation à pas de tortue. France 1789-1914.” Alain Lecaire y dresse quelques analyses et y pointe quelques traits culturels nationaux tout à fait éclairants. Des traits qui jettent, sur notre situation industrielle contemporaine, une lumière bien plus subtile que les grandes tirades qu’on peut lire aujourd’hui dans la presse. Sur la responsabilité de nos élites, du néolibéralisme, de l’européisme et de tout mot en isme en dehors de cyclisme.
L’ouvrage d’Alain Lecaire insiste beaucoup sur le déficit d’investissement de la bourgeoisie française dans ce qu’on appellerait l’économie réelle. Au XIXe siècle, les banques qu’il décrit comme “peu aventureuses” s’adaptent à la méfiance de leurs clients pour les placements à risque. Elles proposent aux plus fortunés ”des placements réputés sûrs (l’or, bons d’États) plutôt que des investissements risqués dans l’industrie.”

Je viens de commencer la lecture d’un autre livre, “Puissance et Faiblesse de la France Industrielle (XIXe-XXe siècle)”, préfacé par Jacques Marseille. Il explique à quel point le petit peuple de France partage les mêmes valeurs financières que son élite.
Enfants d’une Révolution qui leur a permis d’accéder à la propriété foncière, à la différence des Anglais, les citoyens français, très largement paysans à l’époque, vont s’accrocher bien plus longtemps à leur terre qu’outre-manche.
Notre passion pour l’immobilier vient sans doute de là. Nous sommes plus prêts à nous endetter lourdement pour posséder de la pierre que nos voisins, mais moins enclins à investir dans l’industrie et l’entrepreneuriat en général qu’eux.
Il y a pourtant des époques où les choses ont bougé. On l’a vu sous l’ère Pompidou. On l’a vu avec l’apparition des startups qui ont généré une passion populaire pour l’entrepreneuriat et l’investissement. On le voit également dans l’attitude paradoxale de tous les milieux sociaux face à l’attrait spéculatif du bitcoin.

Les Français peuvent se laisser convaincre par le risque

À nous d’expliquer qu’il est plus utile pour notre nation de vivre l’aventure de l’investissement dans l’industrie, dans les PME et ETI de nos territoires, que dans de la crypto monnaie.
C’est exactement pour cela que les Forces Françaises de l’Industrie vont multiplier, dans les prochaines semaines :
• Les prises de parole pour convaincre…
• Les initiatives concrètes pour permettre à ceux qui le souhaitent de flécher un peu de leur épargne vers le secteur productif qui ferait tant de bien à notre vivre ensemble.
Il faut 300 milliards pour réindustrialiser, disait un ancien ministre de l’Économie lors d’un récent diner FFI. Il y a 2 300 milliards d’épargne qui dorment sur les comptes assurance vie des Français.

N’y aurait-il pas, ici, matière à un salutaire “Y’a qu’à faut qu’on” ? Non ?
C’est dans cette optique que nous convainquons de plus en plus d’investisseurs, petits ou grands, à rejoindre nos clubs.”

Laurent Moisson

www.forcesfrancaisesdelindustrie.fr

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