La cosmétique, une filière modèle

En 1994, la Cosmetic Valley devient le premier groupement de professionnels de la parfumerie-cosmétique à avoir été créé dans le monde. Pionnier dans cette démarche, ce cluster multi-branches est cependant le plus soudé autour de ses 800 entreprises adhérentes.

En France, sous le terme de cosmétique, sont intégrés tous les produits de ce secteur que ce soit ceux de l’hygiène et des soins corporels, des soins capillaires, de la parfumerie et du maquillage. Un vaste champ de compétences sur lequel la France est reconnue pour ses savoir-faire depuis des lustres. La cosmétique française connaît ses heures de gloire entre 1920 et 1960 aux côtés des stars internationales de la chanson et du cinéma. Elle va cependant rencontrer des intenses concurrences américaine et européenne depuis le début des années 1970 et aujourd’hui une autre en provenance du Japon et de la Corée du Sud. Pour autant, toutes ne sont pas aussi sûres en termes de sécurité sanitaire ou même d’absence de tests sur les animaux.

Un secteur en croissance

Aujourd’hui, le secteur de la parfumerie-cosmétique française compte environ 3 200 entreprises, majoritairement sous formes de PME et de TPE que vous retrouvez souvent dans nos articles. Ce chiffre comprend également la centaine de très grandes marques installées depuis des années sur ce marché. Un secteur de l’économie très vaste qui comprend tous les métiers allant de la culture des plantes médicinales ou aromatiques à la formulation et la fabrication en passant par le flaconnage, la logistique, le packaging, les tests en laboratoire et la formation. Toutes branches confondues, cela représente un chiffre d’affaires cumulé supérieur à 45 milliards d’euros et près de 250 000 emplois en comptant ceux de la distribution.

Une initiative pionnière et audacieuse

La Cosmetic Valley est née en 1994 de la volonté d’un groupe d’industriels du secteur voulant développer des synergies de proximité et favoriser les circuits courts. Une audace à l’époque de la décentralisation massive et de l’éclatement de notre tissu industriel. Autre pilier de cette initiative, la volonté ferme de travailler ensemble et ce même entre concurrents. Cela prend la forme d’un pavillon collectif français au salon de la cosmétique de Hong-Kong dès 1996 avec la création de la marque Cosmetic Valley. Labellisée pôle de compétitivité en 2005, elle est mandatée par l’État en 2014 pour coordonner la filière nationale des parfums et cosmétiques. Cette reconnaissance par l’État et les régions permet de coordonner la filière à l’échelle hexagonale et à l’export pour consolider la place de ses entreprises sur un marché mondial en pleine croissance dont le chiffre d’affaires devrait atteindre plus de 630 milliards d’euros en 2025, avec un taux de croissance annuel moyen de 5,9 %. La France est le premier exportateur mondial avec des chiffres records en 2019, soit 15,7 milliards d’euros de produits exportés, soit l’équivalent de plus de 150 Airbus A320 Néo plein tarif. Qui dit mieux comme contributeur au redressement de notre balance commerciale ?

 “Nous sommes le premier exportateur mondial, cela mérite un cocorico, d’autant que notre filière est complète. Contrairement à beaucoup, nous possédons tous les savoir-faire à toutes les étapes de la fabrication y compris les tests en laboratoire”, indique Christophe Masson, directeur général de la Cosmetic Valley, qui rajoute : “Cette position dominante permet de faire rayonner la marque France dans le monde”. Pour autant, l’association ne reste pas les deux pieds dans le même sabot et continue sa marche en avant en incitant ses adhérents à s’inscrire notamment dans une démarche de RSE. Un Beauty Lab vient d’être créé pour favoriser la recherche et les technologies de demain. “Nous sommes conscients des enjeux pour l’avenir, c’est pourquoi nous travaillons depuis longtemps avec 14 universités réparties sur tout le territoire y compris en Guyane, ainsi qu’avec des centres de recherche et près de 140 cursus de formation concernent environ 100 000 étudiants”, souligne Christophe Masson. Plus de 8 000 chercheurs dans 226 laboratoires de recherche travaillent aux produits d’aujourd’hui et à ceux de demain. Cela représente plus de 400 projets en cours d’expérimentation et de validation par des organismes de contrôle. ”Ce sont cette sécurité sanitaire et la rigueur de nos recherches qui nous placent au premier plan car les consommateurs du monde entier font confiance à nos certifications. Nous savons nous mobiliser et mettre nos compétences au service de tous comme nous l’avons fait en détournant des chaines de production pour fabriquer du gel hydro alcoolique au plus fort de la crise sanitaire”, explique Christophe Masson.

Une crise maîtrisée et toujours un œil sur l’avenir

Si le port des masques chirurgicaux a fait chuter les ventes de rouges à lèvres, celles des produits de soins corporels est en sensible augmentation. De tout temps, la cosmétique a été reconnue comme source de bienfait pour le corps et l’esprit, les Romains de l’Antiquité en usaient ainsi sans réserve. Depuis début 2020, les soins cosmétiques ont donc renforcé leur rôle de valeur refuge face au stress de la situation sanitaire. On se chouchoute pour ne pas sombrer dans la déprime durant un confinement. Être bienveillant avec son corps et sa peau devient une nécessité pour son bien-être général et tant pis si on porte un masque à l’argile verte durant une conférence téléphonique avec ses collaborateurs de bureau !
Incontestablement, la Cosmetic Valley tire ses performances de la richesse de nos territoires et de sa capacité à mettre l’innovation, la recherche et la formation au cœur de son action quotidienne. Depuis sa création, elle s’attache à renforcer le maillage territorial pour maîtriser les coûts, favoriser les échanges commerciaux, mais aussi faire émerger des projets collaboratifs avec de nombreux laboratoires travaillant en marques blanches.

Par ailleurs, c’est sous la bannière Cosmetic Valley que de nombreuses entreprises peuvent s’épanouir à l’export en participant aux nombreux salons professionnels auxquels le pôle leur propose de participer avec un accompagnement logistique adapté. Depuis 2015, le pôle a même développé son propre salon international à Paris. Le Cosmetic 360 est l’unique salon au monde consacré à l’innovation pour l’ensemble de la filière parfumerie-cosmétique.

Ne voulant jamais être loin de l’action et alors que la France vient de prendre la présidence de l’Union Européenne, le pôle consolide sa présence auprès de ses institutions en ouvrant une antenne Cosmetic Valley à Bruxelles. Son but ? Renforcer ses relations avec les autorités européennes et accompagner les entreprises françaises vers les programmes européens de financement et de soutien au développement. Enfin, l’avenir passe également par des initiatives pouvant faire mieux connaître la filière. Et quoi de mieux que de créer à Chartres en plein cœur de la Cosmetic Valley la maison musée de la cosmétique avec une ouverture prévue pour les J.O. de 2024 ?

www.cosmetic-valley.com

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