Apose n°3 : le renouveau de l’horlogerie française

Lancer une nouvelle marque d’horlogerie avec, comme ambition, une fabrication française à 80 % était un pari risqué. C’est pourtant ce que vient de réaliser la marque Apose avec son modèle n°3, fort heureusement décliné pour homme et femme.

Fondée par Didier Finck et Ludovic Zussa, deux transfuges du groupe Swatch, Apose se distingue déjà par sa distribution exclusivement digitale. Ajoutez à cela une conception et un assemblage 100 % français à partir de pièces à 80 % françaises et vous aurez une petite idée du challenge relevé par nos deux passionnés pour rayonner sur le segment des montres mécaniques à remontage automatique haut de gamme. Mais voyons cela plus en détail car la partie n’était pas gagnée d’avance.

Proposée en diamètre 41 et 36 mm pour s’adapter à tous les poignets, cette n°3 présente des lignes d’une grande pureté dessinées par Didier Finck, le designer de l’équipe. Il y a d’abord la boîte avec sa face ni carrée, ni ronde et pas du tout ovale ou rectangulaire, rompant ainsi avec les habitudes horlogères. Autre particularité, le profil de cette n°3 dévoile un corps très droit encadré par le débord de la lunette en opposition à celui du fond. Un style superbe dans lequel vient s’insérer la couronne crantée avec son monogramme gravé. Côté audace de design, il faut souligner le travail effectué sur le rehaut et les index qui ne forment qu’une seule pièce chargée de maintenir le cadran en place dans le boîtier. Notez que les index ne touchent pas le cadran et sont donc en surplomb, dégageant ainsi une perspective unique comme si les aiguilles pouvaient passer sous chaque marque.

Côté technique, cette n°3 est animée par un mouvement mécanique à remontage automatique Newton fabriqué à cheval sur le Jura suisse et le Jura français. Le bracelet femme est en caoutchouc avec le motif saffiano simili griffé typique des grandes marques de la maroquinerie de luxe. Pour l’homme, c’est un bracelet caoutchouc esprit Nato avec, pour les deux modèles, un superbe fermoir en acier satiné avec des passants en acier poli. Ces pièces sont, pour l’heure, encore fondues en Italie, mais la fabrication devrait revenir très vite en France dans la région de Strasbourg.

Le made in France est un élément essentiel de la constitution et de la communication de cette nouvelle marque. Pour parvenir à ses fins tout en faisant appel à la filière horlogère française, elle a choisi minutieusement ses partenaires. Ainsi, l’usinage de la boîte a été réalisé en France au même endroit que les célèbres et dispendieuses montres suisses De Bethune. Pour les aiguilles, Apose a fait confiance à l’usine de Morteau, La Pratique. La fabrication de la couronne crantée a été confiée à Cheval Frères, seule entreprise capable de tailler les 120 dents extrêmement fines ainsi que le monogramme. Pour la lunette en acier satiné avec son chanfrein poli, c’est l’entreprise Boillod qui a été chargée de cette tâche compliquée. Le cadran est également réalisé en France par un cadranier sur lequel la jeune marque va s’appuyer pour développer d’autres coloris et revêtements. Enfin, tout l’assemblage et les réglages ont été réalisés à Besançon par Reparalux, fief des montres Humbert-Droz.

Voilà comment une nouvelle marque peut s’enorgueillir de fabriquer en France sur le segment de la montre automatique. C’est certainement pour cette raison que plus de la moitié de la série numérotée à 400 exemplaires est déjà vendue (au prix de 1 250 euros) avec les premières livraisons prévues pour courant mars. Jouant sur le tout digital pour sa distribution, la marque propose aux indécis un essai de 14 jours avant achat. Jusqu’à ce jour, aucune montre n’a été retournée.

www.apose.fr


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