Yay Paris : des bijoux à porter au quotidien

Le bijou fantaisie Yay Paris montre qu’il est possible de relocaliser une activité tout en innovant et surtout en recréant une filière complète, dont la formation.

C’est en 2015 que Julie Terranova crée Yay Paris avec la volonté de réhabiliter le bijou fantaisie made in France. Le pari était risqué et le challenge énorme face à la concurrence partie faire sa fabrication depuis belle lurette en Asie. Dès la création, Yay Paris s’affirme comme une entreprise innovante avec la création de nouvelles techniques de fabrication qu’elle fait breveter. Dans son atelier parisien, tous les bijoux sont faits à la main sans machines, mais avec des procédés qui reposent sur l’art du geste. Tissage de pierre, mise en forme, art du fil et du tombé de chaîne… ici, chaque artisan dispose d’une formation en interne adaptée à son niveau de base. Les techniques sont si nombreuses que Julie Terranova en a fait une véritable discipline artistique et artisanale qu’elle dispense dans son atelier avec, pour projet, de fonder une école. Un projet qu’elle mène en collaboration avec le ministère de l’Éducation pour la création d’écoles de bijoux de mode et d’un diplôme reconnu permettant ainsi de valoriser une formation et de relocaliser des savoir-faire qui ont depuis trop longtemps disparus. Imaginez, pas moins de 15 personnes formées en 2021 et 9 en 2022, ce qui porte le nombre d’employés à 36 pour un chiffre d’affaires d’un peu plus de 2 millions d’euros en 2022.

Les raisons de ce succès sont multiples. Il y a d’abord la créativité de cette diplômée de l’École Boulle qui n’en finit pas d’aller de l’avant avec des pièces à la fois sages et audacieuses comme ses bijoux pour le corps. Il y a également l’originalité car d’artisan en artisan le même bijou peut sensiblement être différent, c’est ce qui le rend unique. Et puis, il y a les modes de distribution dont le fameux DNVB (Digital Native Vertical Brand), autrement dit du producteur au consommateur sans aucun intermédiaire. Oh, il n’y a rien de bien révolutionnaire dans ce mode car c’est un peu comme acheter son lait à la ferme. Sauf que là, la ferme est sur le Net et qu’elle est accessible depuis le monde entier. Le réseau digital possède cette puissance qui, si elle est bien contrôlée, permet de générer la production de 10 000 bijoux par mois. Puis vient ce que les spécialistes de la distribution appellent le basculement en IRL (In Real Life), autrement dit l’ouverture d’une boutique en propre pour établir un contact avec la communauté de la marque. Il est vrai que dans le domaine de la mode, l’expérience client est importante, il faut pouvoir toucher, essayer avant d’acheter. Mais ce qui est certain, c’est que ces marques DNVB comme Yay Paris ouvrent boutique non pas pour créer un canal de distribution supplémentaire mais surtout pour attirer de nouveaux clients dans une démarche totalement marketing. Idem lorsqu’elles ouvrent un corner éphémère dans une grande chaine de magasins. Reste que l’expérience est plutôt concluante pour Yay Paris qui envisage de recruter et de former 40 artisans d’ici 2024 pour satisfaire une demande grandissante.

Pour Julie Terranova, le bijou fantaisie n’est pas qu’un simple accessoire : “Nos bijoux or sont en gold filled 585 ‰, un alliage d’or et de laiton contenant 50 à 100 fois plus d’or qu’un produit en plaqué or. Il s’agit de la forme de dorure la plus épaisse qui existe, il est donc particulièrement résistant aux frottements, au quotidien, et à l’eau ! Nos bijoux sont donc complètement waterproof”. Idem pour ses bijoux en argent 925 ‰, résistants à l’eau et au quotidien. Yay Paris possède également une collection joaillerie avec des bijoux en or 750 ‰, l’alliage le plus riche en or pur (or 18 carats). Pour les pierres, Julie puise son inspiration en Méditerranée avec le bleu du saphir et du lapis-lazuli, le pourpre du rubis, le fuchsia de la rubellite ou le mauve et le bleu ciel de la tanzanite, pierre très appréciée dans les ateliers de Yay Paris.

Aujourd’hui, le site de e-commerce reste le canal de distribution le plus important, mais si vous voulez en savoir plus sur la marque, il suffit de vous rendre dans l’une de ses 3 boutiques parisiennes ou dans celle d’Aix-en-Provence. Yay Paris est également vendue dans plus de 110 boutiques spécialisées dans toute la France et son envol à l’export est bien entamé avec une solide base new-yorkaise et hongkongaise.

www.yay.paris

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