Tediber : rencontre avec Julien Sylvain, le co-fondateur de “l’incroyable matelas”

En six années, la marque française Tediber est devenue le leader de la vente de matelas en ligne. Marque française dites-vous ? Oui, car depuis 2020, une importante partie de la production de “l’incroyable matelas” se fait en Auvergne. Rajoutez à cela que la confection des oreillers et des couettes est réalisée dans la Sarthe. Pas de doute, nous sommes bien en présence d’un processus global de relocalisation. Mais laissons Julien Sylvain nous relater cette “incroyable” histoire.

Avant tout, il convient de resituer la genèse de cette marque fondée avec ses associés Juan Pablo Naranjo, Jean-Christophe Orthlieb et Aude du Colombier. Leur projet repose sur un concept simple : “Nous passons un tiers de notre vie sur un matelas et, pourtant, c’est l’élément de confort le plus compliqué à choisir”. Forts de ce constat, ils décident de concevoir, de fabriquer et de distribuer leur matelas d’une manière totalement innovante. Plusieurs prototypes sont testés par un panel très varié de consommateurs avant la mise en production en Belgique, berceau de la literie haut de gamme. L’idée est de proposer un modèle unique de matelas pouvant convenir au plus grand nombre. Pas d’intermédiaires, une vente directe et un système de livraison innovant en compressé-roulé sous vide facile à transporter, ce qui réduit ainsi son impact environnemental.

Les trois mousses sont en polyuréthane et la housse est en Tencel, une fibre à base d’eucalyptus cinq fois moins gourmande en eau que le coton. Autre point important, le matelas est dépourvu de substances chimiques et n’émet pas de COV. Enfin, il est exclusivement vendu en ligne, à prix constant, sans jamais de soldes ni de liquidations saisonnières. Autant d’arguments – en plus de celui du confort – qui vont lui permettre de recevoir le titre de “Meilleur Choix” par l’UFC Que Choisir en 2019.

C’est en 2020 que Julien et ses associés parviennent enfin à relocaliser une partie de la production après avoir trouvé le partenaire industriel offrant les garanties de qualité et de quantité souhaitées. Si, depuis sa création, plus de 100 000 unités ont été vendues, dont 35 000 rien qu’en 2020, les objectifs sont revus à la hausse pour 2021 avec une production de 70 000 unités dont plus de la moitié sera confectionnée en France dans une usine auvergnate.

Entretien avec Julien Sylvain, co-fondateur de Tediber

Vous avez été montrés du doigt sur les réseaux sociaux à propos de la localisation de la fabrication par rapport à votre communication de “marque française”. Quelle est votre réponse ? 
Nous avons toujours été clairs sur ce sujet dès la création de l’entreprise. Le choix de la Belgique était incontournable au démarrage de notre activité pour atteindre le niveau de qualité souhaitée. À cette époque, nous ne trouvions pas de partenaire industriel ayant cette capacité de production avec la même qualité. Pour autant, l’usine belge est à deux pas de la frontière où elle emploie un grand nombre de travailleurs frontaliers français. Nous faisons tout pour produire plus en France, mais nous sommes limités par la capacité de production. Reste que Tediber est une société française qui s’acquitte de toute sa fiscalité en France.

Une pétition est en ligne actuellement pour que l’apposition du drapeau français ne soit possible que sur des produits fabriqués en France, quel est votre avis sur ce sujet ?
Je trouve cela très bien et cela va dans le sens de notre communication et de notre action. Nous sommes une marque française et nous le disons haut et fort, mais vous ne trouverez pas de drapeaux français sur les matelas Tediber.

Un acheteur peut-il savoir d’où vient son matelas ?
Les matelas produits dans les deux usines sont rigoureusement les mêmes, fabriqués avec les mêmes mousses et avec la même exigence de qualité, et ils sont soumis aux mêmes tests de qualité. Aujourd’hui, compte tenu de la forte demande, nous sommes dans l’incapacité de basculer toute notre production en France, mais nous travaillons beaucoup sur ce développement.

Peut-on dire que Tediber est une marque engagée ?
Dès le début, nous avons fondé Tediber sur des valeurs de respect et de bienveillance pour nos clients et pour l’environnement. L’ouverture d’un site de production en France s’inscrit dans cette démarche responsable qui vise à réduire notre impact environnemental. Le mode de livraison en compressé-roulé sous vide est aussi un acte fort, tout comme la fabrication sans solvant, sans biocide ni retardateur de flammes et donc sans émission de COV. Et si vous cherchez du made in France chez nous, pas besoin d’aller très loin, puisque les chaussettes offertes en goodies à nos clients sont fabriquées chez notre partenaire Broussaud Textile.

L’un de vos arguments commerciaux est la possibilité d’essayer le matelas pendant 100 nuits et permettre son retour en cas d’insatisfaction. Quel est le pourcentage de retours ?
Actuellement, nous avons un peu moins de 4 % de retours, ce qui est très satisfaisant et montre surtout l’adhésion à notre produit.

Que deviennent les matelas qui sont retournés ?
Nous avons un partenariat fort auprès de l’association Emmaüs. Les matelas retournés sont donnés au programme de la Banque Solidaire de l’Équipement dans le cadre de Emmaüs Défi. Nous proposons également à nos nouveaux clients de récupérer leur ancienne literie pour organiser son recyclage et la récupération des matériaux.

Allez-vous ouvrir d’autres boutiques sur le modèle de La Boîte de Nuit installée dans le quartier du Marais à Paris ?
C’est le but comme à Toulouse, mais l’année 2020 n’a pas été favorable à ce développement d’espaces de convivialité. Pour nous, l’ouverture de nouvelles boutiques est un excellent moyen de tisser une relation de confiance avec nos anciens et nouveaux clients.

Vous faites également partie du Collectif Tricolor en faveur de la renaissance des laines françaises. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Depuis le lancement de Tediber, nous privilégions une production locale et transparente de nos produits et nous sommes dans une démarche constante d’amélioration pour réduire notre empreinte carbone. Nous avons rejoint le Collectif Tricolor car nous sommes convaincus que la laine française de qualité est une piste incontournable dans notre recherche d’alternatives plus performantes pour les clients et l’environnement. L’utilisation de la laine en matière de literie haut de gamme est un vrai sujet pour nous.

Très impliquée dans le Collectif Tricolor, Tediber fait partie de ces entreprises françaises capables de travailler main dans la main sur un projet commun en faveur d’une filière. Elle est accompagnée dans cette démarche par quelques noms du fabriqué en France qui vous sont familiers comme 1083, Atelier Tuffery, Devernois, Le Slip Français, Saint James et le groupe LVMH.

www.tediber.com

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