Réalisé en octobre dernier auprès d’un panel de 1 000 personnes âgées de 16 à 65 ans, ce sondage montre que 67 % des Français considèrent que la crise sanitaire a influencé leurs comportements d’achat. Oui mais comment ?
D’abord, quelques mots sur la plateforme de sondage Appinio qui met cet outil d’enquête indispensable à la disposition de toutes les TPE et PME voulant réaliser une étude de marché. Appinio est une start-up internationale d’études de marché créée en 2014 à Hambourg. Depuis 2020, elle dispose d’une antenne française capable de répondre aux besoins de chaque entreprise soucieuse de l’efficacité d’une prise de décision. Son mode de fonctionnement révolutionne les études de marché car il permet de réaliser des sondages hyper précis en quelques minutes auprès d’un panel ultra-sélectif car non récompensé financièrement. Les fondateurs d’Appinio sont partis du simple postulat que le consommateur aimait donner son avis et le comparer avec celui des autres.
De fait, la plateforme Appinio permet ce type d’échanges et de comparaisons, un peu comme un jeu de questions/réponses sans que le gain financier soit la carotte. Les crédits obtenus sous forme de “pièces” peuvent être donnés ou transformés en bons d’achat (à partir de 64 000 pièces !). Bien que les questions soient à choix multiple, les utilisateurs apprécient de savoir immédiatement si leurs réponses diffèrent ou non de celles des autres sans avoir l’impression de participer à une étude de marché. Plus intéressant encore, les utilisateurs peuvent poser leurs propres questions et recevoir les réponses de la communauté. C’est cet échange permanent et divertissant qui maintient un engagement élevé des utilisateurs, certains ouvrant l’application plusieurs fois par jour. Par ailleurs, l’envoi de notifications permet à Appinio d’activer des milliers d’opinions en quelques minutes. Et pour rassurer les marques faisant appel à cette plateforme, il faut savoir que chaque utilisateur/panéliste est associé à un seul appareil mobile. Impossible donc pour eux de créer plusieurs comptes sur un même appareil pour gagner plus de pièces. Sachez pour finir que le prix d’une étude varie entre 1 000 et 4 000 euros selon l’étendu du panel et le nombre de questions.
Les résultats du sondage
68 % des Français considèrent que la crise a influencé leurs comportements d’achat en les incitant à regarder davantage le pays de fabrication des produits et à acheter plus souvent des produits fabriqués en France / d’origine France.
Le critère pays de provenance n’arrive pourtant qu’en 4e position (à 28 %) des critères les plus importants pour un achat, derrière le prix (82 %), la qualité (74 %) et la longévité (47 %).
Pour les Français, un produit made in France est un produit dont le pays de fabrication est la France (54 %) ou dont l’ensemble du processus de conception et de fabrication se situe en France (42 %). Ils mettent également en avant le savoir-faire français (37 %) et l’origine française des matières premières (32 %).
Les Français considèrent, dans l’ordre, que le made in France est une manière de soutenir les entreprises et de préserver les emplois (38 %), qu’il perpétue un savoir-faire français ou régional (26 %), que c’est la garantie d’avoir un produit de meilleure qualité (14 %). Plus étonnant, l’écoresponsabilité et l’acte citoyen arrivent en derniers leviers d’intention (11 %).
La plupart des Français (87 %) seraient d’ailleurs sensibles à une entreprise qui relocaliserait sa production en France, au point d’acheter ses produits alors qu’ils ne le faisaient pas jusqu’ici.
Plus d’un tiers des Français (34 %) seraient disposés à payer jusqu’à 5 % de plus pour un produit made in France, et 31 % jusqu’à 10 % de plus, et ce, en priorité dans l’alimentation, l’hygiène/cosmétique et l’habillement. A noter que 22 % des Français ne sont pas prêts à payer plus cher, preuve que le pouvoir d’achat reste un élément à prendre en considération.
Pas de surprise, c’est dans le secteur alimentaire que le made in France est le plus recherché (71 %), devant les produits cosmétiques (64 %). Beaucoup plus surprenant, les jouets (56 %) ainsi que le petit et gros électroménager (52 %) et l’automobile (51 %) arrivent avant la mode (50 %).
Les Français face aux labels et certification. On voit bien que l’alimentaire est très présent dans les esprits des Français avec une nette avance pour les labels concernant ce secteur comme le Label Rouge, les AOC et AOP et Viandes de France. On note que la certification Origine France Garantie est de loin la première image reconnue par les sondés et la première hors secteur alimentaire.
Pour les Français, l’origine régionale d’un produit est un critère de choix à 62 %, mais là encore, l’ombre du secteur alimentaire plane sur cette question.
Plus inquiétant, ce sondage montre que les Français font confiance aux mentions indiquées sur l’emballage ou le produit. Inquiétant lorsqu’on sait que c’est à ce niveau que les marques jouent le plus sur les codes visuels pouvant tromper le client final.
Autre affirmation, l’importance du lieu de fabrication qui montre qu’une marque étrangère fabriquant sur le sol français est considérée par les sondés comme du made in France (54 %). Une affirmation qui n’est pas sans rappeler certains engagements de compagnies internationales comme Mc Donald’s et ses circuits courts d’approvisionnement, Coca Cola avec ses sept usines françaises et Toyota avec sa Yaris produite à Valenciennes. En revanche, les Français ne sont pas dupes, une marque française qui fabrique à l’étranger n’est pas considérée comme made in France (75 %).
Enfin, 39 % des Français considèrent que le made in France est un argument marketing pour mieux vendre. C’est sur ce dernier point associé à la confiance quasi aveugle accordée aux marquages sur les emballages que certaines marques peuvent tromper le client final d’où l’importance de la traçabilité, de la transparence, des labels, des certifications, des AOP, AOC et IGP.
Voilà un sondage qui montre que le secteur du made in France a quelque peu évolué. L’agence Glory Paris cofondée par Hugues Pinguet a fait réaliser cette enquête en partenariat avec Appinio avec le souci de se réapproprier la notion de made in France. “Si pendant longtemps il était uniquement la marque des nationalismes profonds, aujourd’hui les codes ont changé et nous revendiquons notre savoir-faire afin de défendre notre économie”, indique Hugues Pinguet. De nombreuses marques s’engagent dans cette voie avec une production française, d’autres relocalisent avec succès bien avant que les politiques y aient seulement pensé car : “Le consommateur n’hésite plus à brandir sa carte de crédit comme il brandit sa carte électorale pour décider de s’engager avec les marques qui reflètent sa vision du monde”, conclut Hugues Pinguet.