Sème, le jean en lin made in France

Encore un me direz-vous ! Oui, mais cette fois, ce jean en lin pour homme et femme est le tout premier à être quasiment à 100 % made in France de la graine de la plante jusqu’à la confection. Un tour de force industriel qui prend sa source en Alsace grâce à une relocalisation réussie.

Sème est le premier pas d’une initiative industrielle pour le moins originale qui va bouleverser le petit monde du prêt-à-porter. Imaginez, un jean en pur lin pour femme et pour homme entièrement confectionné en France de la graine à la couture finale. Lancé en préventes sur Ulule, ce jean rencontre très vite un succès qui dépasse l’objectif espéré de plus de 1 200 %. La version femme propose une coupe semi-slim avec une taille légèrement haute fermée par un bouton métal. Confectionné par Kiplay en Normandie à partir d’un denim en 100 % lin de 400 g/m2, sa coupe mom convient à toutes les silhouettes et le tombant naturel du lin fait le reste. Le modèle homme est un 5 poches semi slim à taille mi-haute qui couvre le bas du dos. Légèrement ajusté à la cheville, il se porte aussi bien avec un revers que cassé sur un mocassin.

Le jean Sème est donc la première pièce d’un vestiaire imaginé par Agathe Schmitt à partir d’un concept original et osé : proposer une marque de vêtements mixtes réellement made in France. Les premiers jeans seront livrés à la fin de l’automne. Une période riche en nouveautés pour la jeune marque qui lancera également sa collection hiver femme et homme composée d’une veste et d’un pantalon en velours de coton. Deux pièces toujours confectionnées chez Kiplay, un partenaire très engagé pour une mode raisonnée. La marque introduira également sa première chemise en coton Gots, prélude à une collection printemps-été qui s’annonce innovante avec un tout nouveau velours de lin développé chez Velcorex.

Retour sur une relocalisation osée

L’histoire de Sème est intimement liée à l’initiative de relocalisation initiée par Pierre Schmitt, le père d’Agathe, fondatrice de la marque de prêt-à-porter. Tout commence en 2019 lorsque, avec le groupe Velcorex, Pierre Schmitt rachète des machines pour réintroduire la filature du lin en France. Cette initiative ne va pas se faire en un claquement de doigt car il faut d’abord trouver les machines en Hongrie, faire revenir des ouvriers qualifiés, transmettre des savoir-faire et trouver le moyen de se passer de l’aide financière qui paradoxalement se fait rare. Bien que la France soit le premier producteur mondial de lin (Cf. notre article sur le lin), la filière française restait incomplète depuis plusieurs décennies car toutes les usines de filature avaient déserté l’hexagone. C’est ce maillon indispensable que Pierre Schmitt souhaitait relocaliser sur notre territoire dans l’usine Emanuel Lang du groupe Velcorex.

Pour autant, l’affaire n’était pas gagnée d’avance car Pierre Schmitt se donne un autre challenge : choisir la filature au sec. Une évidence pour lui car ce procédé ne consomme pas d’eau ni l’énergie nécessaire pour la maintenir à 60°C durant toute l’opération et l’énergie indispensable pour faire tourner la station d’épuration. Premier écueil, les machines rachetées ne permettent pas de sortir un fil suffisamment fin pour les besoins de l’habillement. Pierre Schmitt se rapproche alors du concepteur de machines-outils NSC Schlumberger, autre entreprise de l’écosystème du Bas-Rhin et, après des années de recherche, cette collaboration parvient enfin à produire par filature au sec la qualité de fil souhaitée pour la confection. Reste un dernier point à régler : la souplesse et la solidité du fil qui lui permettra d’être tissé finement sans casser. Plusieurs procédés d’ennoblissement développés chez Velcorex vont permettre d’apporter encore cette résistance et cette souplesse à ce fil et, par voie de conséquence, aux vêtements confectionnés.

Il s’agit là d’une grande prouesse technique car, jusqu’à présent, il n’y avait que la filature au mouillé qui pouvait produire des fils souples et solides. Obtenir une qualité équivalente par la filature au sec est donc une grande avancée par ailleurs très écologique car elle n’utilise pas d’eau. Grâce à cette collaboration va naître une nouvelle technique de filature au sec qui va produire un fil aux propriétés inégalables. En effet, une fois tissé en denim, le tissu est moins froissable et encore plus doux au toucher que ceux réalisés avec la technique de filature au mouillé.

Plébiscite d’une mode engagée

Le succès rencontré par la campagne Sème plébiscite la démarche engagée et les options faites par Agathe Schmitt et sa jeune marque de prêt-à-porter :
• le choix de la matière avec un jean en lin qui ne consomme que 80 litres d’eau pour sa production contre plus de 8 000 litres pour un jean en coton.
• le choix de la relocalisation de la filature d’une fibre cultivée en France.
• le choix de ne travailler qu’avec des partenaires situés dans l’hexagone et parfois même à moins de 50 km.
• le choix de rétribuer tous les acteurs de manière juste, du fabricant de boutons au confectionneur avec un jean vendu au prix juste et en toute transparence.

Agathe Schmitt, fondatrice de Sème

Une démarche éthique qui correspond également à la demande des consommateurs tout aussi engagés sur cette voie de la raison et qui sont prêts à payer ce prix équitable pour une mode raisonnable et raisonnée.

www.seme.fr

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