Repulp : de la pulpe à l’objet, une économie circulaire

Basé à Marseille, Repulp Design réutilise les déchets issus de l’extraction de jus de fruits de l’industrie agroalimentaire française pour produire une gamme d’objets.

Durant ses études de designeuse, Victoria Lièvre fait un job étudiant dans un bar à salades et jus et découvre que nous produisons énormément de déchets provenant des agrumes. Ce constat l’amène à se pencher sur la question en France et à expérimenter un nouveau matériau durable qui en serait issu. Diplômée d’un master en design d’objets de l’école de design de Marseille Méditerranée, elle fonde Repulp Design en 2020 grâce à un crowdfunding. En novembre 2021, accompagnée de son associé Luc Fisher, elle lance son premier produit… et ce sera une jolie tasse au design vitaminé et totalement éco-conçue.

Pour bien comprendre la démarche de Repulp, il faut savoir que la peau d’agrumes, de par son ph élevé, ne favorise pas un bon compost et que, de la même façon, ce co-produit ne peut pas être utilisé dans l’alimentation animale car il est néfaste pour leur système digestif. Pourtant, ces agrumes sont énormément consommés par les particuliers (l’orange étant le troisième fruit le plus apprécié par les Français), mais surtout par toute une filière comme les glaciers, les restaurateurs et, bien évidemment, les producteurs de jus. De plus, ces derniers n’utilisent, pour la production de jus d’orange par exemple, que 50 % de la masse de fruits, le reste partant au rebut. Ce qui fait donc pas moins de 21 500 tonnes de déchets, et ce seulement à l’échelle nationale ! Une aubaine pour Repulp qui, dans sa démarche de conception consciente, a vu dans ce nouveau matériau des débouchés innombrables. Réduits en poudres et mélangés à des liants végétaux, ces déchets, qui finissent généralement dans nos poubelles, connaissent grâce à Repulp une seconde vie. “En les mélangeant à d’autres composants – essentiellement des bio-bactéries – on obtient une matière granuleuse que l’on peut passer dans une machine à injection. Finalement, c’est la même méthode que pour le plastique !”, explique Victoria.

Aujourd’hui, Repulp commercialise une collection de tasses empilables aux coloris naturels – citron, pamplemousse, clémentine – obtenus à l’aide de pigments végétaux. Mais la société, qui ne compte pas s’arrêter en si bon chemin, bûche déjà sur une gamme capsule mêlant artisanat et outils numériques. Avec les déchets de son nouveau matériau, Repulp a développé un filament à impression 3D. Grâce à cette nouvelle technologie additive et à toute l’imagination de son studio de design, la marque propose des pièces uniques comme des luminaires à l’esthétique brute en petite série.

Les prototypes de cette collection capsule ainsi que les tasses seront à découvrir au MIF Expo sur le stand G16 de Repulp.

www.repulp.fr

Partagez cet article :
×