En moins de deux ans, la start-up My Lubie a dépassé le million de chiffre d’affaires sur le marché du bien-être sexuel, lui aussi en plein devenir.
Selon le très sérieux magazine Forbes, le marché du bien-être sexuel devrait atteindre les 122 milliards de dollars d’ici à 2024. Le marché hexagonal est également en très forte hausse malgré tous les préjugés et l’amalgame liés à la pornographie. Coincé par des lois très restrictives souvent mal adaptées et d’immenses difficultés à trouver des partenaires financiers, les écueils sont nombreux. Une frilosité juridique et financière qui contraste avec une demande de plus en plus forte et une exposition de plus en plus étendue. On ne compte plus les articles et autres émissions radio et télé parlant d’amour et de sexe. Tous les supports de communication et d’information s’en donnent à cœur joie sur le sujet du bien-être sexuel, d’autant que la pandémie et les confinements successifs n’ont fait que renforcer ce besoin naturel à se faire du bien. Les temps changent, les discours également et les millenniales (25-35 ans) et autre génération Z (personnes nées à partir de 1997) n’ont plus le même rapport au sexe que leurs parents. Rajoutez à cela, la mesure du 1er janvier 2023 sur la gratuité des préservatifs en pharmacie pour les mineurs et les 18-25 ans et vous comprendrez pourquoi le secteur du bien-être sexuel est en forte croissance.
Une valeur refuge sur laquelle surfent des entreprises comme My Lubie qui s’est lancée avec un seul produit en 2020 (un gel lubrifiant), mais qui a dépassé le million de CA à la fin de l’exercice 2022. Aujourd’hui, son catalogue s’est considérablement enrichi avec des huiles, des lubrifiants et des lingettes intimes made in France. Les préservatifs sont fabriqués dans une entreprise familiale en Allemagne, faute d’avoir trouvé un partenaire dans l’hexagone. Idem pour les accessoires Dune et Aura qui viennent de Chine. “Ce n’est pas faute d’avoir cherché un partenaire français pouvant nous accompagner dans leur création. Leur moteur, leurs composants, leur chargeur, tout a été fabriqué sur place pour éviter un impact carbone supplémentaire et auprès d’un fabricant de confiance spécialisé en produits intimes. Nous restons à l’écoute du marché, pour se rapprocher de la France si l’occasion se présente”, explique Anne Kerveillant, fondatrice de My Lubie.
Osmose, bougie parfumée : 20 €.
Un succès qui passe également par une distribution en croissance permanente. La marque bénéficie de l’engouement des Français. Il faut dire qu’elle participe à un effort d’information, notamment grâce à son travail éducatif sur le réseau TikTok de My Lubie qui compte une communauté de plus de 100K followers et plus de 1 million de vues. Un effort qui porte ses fruits avec un CA en augmentation de +293 % vs 2021 et un réseau de distribution qui se multiplie comme des petits pains, passant de 20 points de ventes en 2021 à plus de 300 aujourd’hui dont plus de 200 pharmacies, 30 Monoprix, les Galerie Lafayette et le Printemps. Des chiffres qui donnent une idée du potentiel de ce marché pour l’industrie cosmétique et l’ensemble de la “french sextech” qui regroupe plus d’une quarantaine d’entreprises. La demande est telle que My Lubie table sur un objectif de 6 000 pharmacies dans moins de 4 ans. Un canal de distribution très normalisé qui ne fera que renforcer la légitimité de l’offre et de la demande. Un marché qui se veut sain avec des produits sains à 99 % d’origine naturelle sans test sur les animaux. “De nombreuses certifications accompagnent les produits, que ce soit dans les ingrédients ou dans les packagings. Nous avons à cœur de privilégier des matières premières naturelles et vegan issues de l’agriculture biologique”, nous confirme Anne.
Avec un objectif audacieux de 5 millions d’euros de chiffre d’affaires pour l’année à venir, My Lubie fait partie de ces entreprises françaises très engagées dans la sextech pour qu’elle soit reconnue comme un véritable secteur d’innovation capable de dynamiser tout un écosystème avec des projets portant sur tous les domaines touchant à la sexualité et notamment en matière d’éducation.