Parfaitement organisée, la filière de la chaussure française nous livre ses derniers chiffres de son activité et brosse ainsi le tableau du made in France en 2022.
La Fédération Française de la Chaussure (FFC) représente une filière complète qui marie tous les savoir-faire et leur transmission au point que la fabrication de la chaussure est reconnue, depuis 2016, comme métier d’art. Une reconnaissance logique et méritée pour une activité qui réclame parfois plus de 150 opérations pour assembler des pièces plates de cuir et les transformer en une forme voulue et harmonieuse. Une fabrication qui demande donc un patrimoine technique très complet pour lequel certains ateliers ont reçu le précieux label Entreprise du Patrimoine Vivant.
La filière comprend toutes les étapes de la fabrication d’une chaussure : du tanneur au fabricant de lacet en passant par les chausseurs et bottiers de renommée mondiale ou installés en ateliers familiaux. En 2021, près de 150 marques ont fait le choix de fabriquer en France. Beaucoup se sont spécialisées dans la fabrication d’un type particulier de chaussures. La France possède des spécialistes du sabot, de la sandale, du chausson, de la chaussure de sécurité, de danse ou du sur-mesure, des sous-traitants experts dans l’art du lacet, de la broderie ou du cuir. Un écosystème complet qui coexiste aujourd’hui pour produire une chaussure en France à partir d’une matière première dont on oublie trop souvent qu’elle est l’un des plus beaux exemples de recyclage.
Les consommateurs français premiers supporters du made in France
Selon une enquête menée au premier semestre 2022 par la FFC, “les Français sont aujourd’hui 84 % à déclarer vouloir acheter des chaussures fabriquées en France et soutenir ainsi la création et l’entreprenariat français”. Une tendance partagée par toutes les tranches d’âge de la population, mais néanmoins contrariée par la difficulté à identifier dans le commerce les marques et les chaussures réellement faites en France. Il est vrai que, malgré le travail réalisé par la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF), les fausses appellations “made in France” ou autres tromperies style cocardes ou rubans tricolores sont encore trop nombreuses.
Reste que les chiffres communiqués par la FFC montrent que cette filière est non seulement pourvoyeuse d’emplois, mais qu’elle participe également à la sauvegarde de notre patrimoine industriel et artisanal. D’où l’intérêt que ces métiers peuvent susciter auprès des jeunes – et moins jeunes – en quête d’une formation gratifiante.
Les chiffres clés
• 15 millions de paires de chaussures produites dans les ateliers français en 2021. Soit une augmentation de +5% par rapport à 2020.
• 590 millions d’euros de chiffre d’affaires pour la chaussure made in France. Une hausse de +4% par rapport à 2020.
• 86 entreprises françaises de la chaussure dédiées au made in France. Elles représentent aujourd’hui 3 823 emplois directs.
• 47% de la production nationale se fait en Nouvelle-Aquitaine qui réunit les industriels du Limousin, les spécialistes des articles d’intérieur situés entre la Charente et la Dordogne, et les entreprises localisées entre les Landes et le Pays-Basque (berceau de l’espadrille).
• 30% du chiffre d’affaires national est réalisé en Nouvelle-Aquitaine.
• 25% du chiffre d’affaires national est réalisé dans les Pays de la Loire et Cholet.
• 20% du chiffre d’affaires national est réalisé dans le Grand Est.
• 10% du chiffre d’affaires national est réalisé en Occitanie.
• 12% des effectifs de l’industrie de la chaussure sont regroupés autour du bassin de Romans-sur-Isère.
• 50% des chaussures made in France sont des chaussures ville et détente (derby, escarpin, richelieu, ballerine, sandale, botte, bottine, sneaker…).
• 30% des chaussures d’intérieur.
• 17% des chaussures professionnelles.
• 3% des chaussures de sport.
Les entreprises de la chaussure made in France
Ce travail étant mené en collaboration avec la FFC, toutes les entreprises présentées sont donc adhérentes à la fédération, ce qui explique l’absence de certaines marques non adhérentes.
Très souvent spécialisées dans une typologie particulière, ces entreprises du made in France ont toutes une histoire et sont, pour certaines implantées, depuis des décennies possédant une renommée mondiale. Grâce au travail de la FFC, elles sont regroupées par spécialités. Cette première partie est donc consacrée à la grande famille des chaussures de ville et de détente.
LA SNEAKER
Incontournable du vestiaire masculin et féminin, elle se porte dès le plus jeune âge et se décline sous de multiples formes, couleurs et s’invite même dans les défilés de mode les plus prestigieux.
La Manufacture 49, et la ligne de baskets Sessile
(Pays de la Loire)
Créée en 1927 par le Groupe Eram, La Manufacture 49 produit à Montjean-sur-Loire pour une vingtaine d’enseignes de la chaussure. Des marques en propre comme Bocage ; d’autres à l’image du Coq Sportif ou Veets y réalisent leur ligne made in France. Certaines s’y sont lancées comme Neutra, marque européenne de sneakers haut de gamme. Depuis 2019, La Manufacture 49 développe sa propre marque de sneakers, Sessile, des chaussures réparables, recyclables, ayant l’impact carbone le plus bas du marché. Plus de 200 000 chaussures sortent de l’usine chaque année. La Manufacture 49 a lancé un service de réparation qui permet notamment à Bocage de commercialiser des chaussures de seconde main dans ses corners.
@La Manufacture 49 / FFC
LES CITADINES
C’est le groupe le plus diversifié car il comprend aussi bien les chaussures type derby que la bottine en passant par la sandale ou la sneaker. Ces maisons offrent le panel le plus complet de la chaussure.
@Arche / FFC
Arche, esprit créatif
(Pays de la Loire)
Maison familiale lancée dans l’ébullition de 1968, Arche se fait remarquer en ouvrant ses collections à la couleur. Des chaussures au cuir et semelles ultra-souples, ainsi qu’un design fort imaginé dans ses ateliers de Château-Renault font connaitre la marque dans le monde entier. Aujourd’hui dirigée par Catherine Hélaine et son frère Pierre-Emmanuel, Arche possède 33 boutiques en propre dont 16 en France. Elle est attachée à sa fabrication française dans ses ateliers en Touraine – une partie mineure recevant le support de son autre atelier en Croatie. Arche tient à développer ses propres couleurs et crée ses propres semelles avec ses fournisseurs partenaires. “Un vrai challenge et une somme de détails qui font le luxe d’une maison française”, selon Catherine Hélaine.
Paraboot, chausseur haut-de-gamme
(Auvergne-Rhône-Alpes)
Originaire du petit village d’Izeaux dans les Alpes, la marque Paraboot nait au retour d’un voyage aux Amériques de Rémy Richard, fondateur des établissements Richard Pontvert. Du port brésilien de Para, il rapporte du caoutchouc avec lequel il fait ses premières semelles. Déposée en 1927, la marque Paraboot traverse les décennies et a investi dans une grande usine moderne à Saint-Jean-de-Moirans qui réunit ses deux sites historiques. Paraboot dispose en propre d’un réseau d’une trentaine de boutiques en France et en Belgique, mais également au Japon et en Corée.
@Paraboot / FFC
@Joseph Malinge / FFC
Joseph Malinge, chic et créateur
(Pays de la Loire)
Son arrière-grand-père fabriquait des sabots, son grand-père créait des chaussures à la main et son père la Botte de Saumur sur-mesure. Autant dire que Joseph Malinge a de qui tenir. L’entreprise Chaussures Cuir Michigan, située dans le Maine-et-Loire, a été créée en 1986 par Joseph avec sa sœur jumelle Chantal. Dans leur atelier, pas moins de 7 artisans qualifiés travaillent à partir des cuirs des tanneries françaises et imaginent des collections en petites séries pour les grandes maisons du luxe. L’entreprise possède également sa marque en propre qu’elle dévoile via son nouveau site web autour de ses produits phares et de sa récente ligne de sneakers haut-de-gamme. La marque Joseph Malinge est également distribuée dans une trentaine de points de vente en France et à l’étranger, dont le Japon et la Corée du Sud.
Cléon, workwear et style
(Pays de la Loire)
Cordonnier-bottier de métier, René Cléon créait en 1945 sa première fabrique de chaussures à La Romagne, en Maine-et-Loire. Rapidement, la maison se spécialise sur des modèles mixtes cousus Kneipp. Reprise par les fils Jacques et Louis-Marie, l’entreprise Cléon lance sa griffe Kleman en 1988 et chausse alors les employés de la SNCF, d’Air France ou encore l’armée française. L’année 1997 voit naître la collection Christophe Auguin, alors récent vainqueur du Vendée Globe, avec des chaussures bateau robustes et confortables dont le modèle phare est encore fabriqué en France. Actuellement dirigée par la troisième génération, l’entreprise développe toujours ses collections avec une quarantaine d’ouvriers qualifiés. Cléon a lancé en 2022 la griffe masculine Le Formier, proposant un style habillé aux fantaisies soignées. Déjà à l’initiative de la charte d’innocuité Innoshoe, la manufacture propose depuis plusieurs années des lignes de chaussures écoresponsables conçues en cuir au tannage sans chrome ou en toile polyester recyclé, sur des semelles en caoutchouc recyclé.
@Cléon / FFC
@Heschung / FFC
Heschung, des chaussures de compétition au style des villes
(Alsace)
Les ateliers Heschung sont aujourd’hui orientés exclusivement sur les fabrications originelles des véritables cousus Norvégien et Goodyear qui ont contribué à la réputation de la marque depuis son origine. Créée par Eugène Heschung en 1934, la fabrique sera ensuite dirigée par son fils Robert, puis par son petit-fils Pierre. Chaque génération a formé la suivante pour lui apporter ses connaissances, lui transmettre les techniques artisanales et les valeurs qui font la signature des chaussures de la marque. Chacun a puisé dans ses racines et suivi son instinct pour mieux réinventer ce savoir-faire qui se retrouve aujourd’hui dans des collections qui conjuguent maîtrise des techniques artisanales, belles matières et style. Cette fabrication traditionnelle réalisée par les mains expertes d’artisans, et en collaboration avec les meilleures tanneries régionales, confère aux chaussures et boots Heschung des qualités de confort, de robustesse et d’authenticité à l’image du produit Iconique de la maison : la boots Gingko. Des valeurs que l’entreprise, reconnue Entreprise du Patrimoine Vivant, entend perpétuer.
J.M Weston, le luxe français
(Nouvelle-Aquitaine)
Représentante de la chaussure de luxe française, réputée pour ses derbies, mocassins et richelieus élégants, J.M. Weston tire ses origines de la fin du XIXe siècle, son fondateur, Édouard Blanchard, inaugurant en 1891 ses ateliers de production à Limoges. C’est là que la marque réalise toutes ses collections cousues sur semelles cuir, dont le fameux cousu Goodyear qui permet de ressemeler les chaussures plusieurs fois. La manufacture possède également sa propre tannerie rachetée en 1981 (la tannerie Bastin & Fils à Saint-Léonard de Noblat à 20 km de Limoges) où est pratiqué le tannage végétal extra-lent. Avec Olivier Saillard comme directeur artistique et ses 140 artisans, J.M. Weston fait rayonner le made in France dans une vingtaine de points de vente en France et une vingtaine à l’international, principalement au Japon.
@J. M. Weston / FFC
@French Théo / FFC
French Théo, minimalisme et authenticité
(Nouvelle-Aquitaine)
Revendiquant une référence au mouvement de contre-culture “french théorie”, la marque fondée par Philippe Jagueneau (ex-Clergerie) prend le parti-pris d’un produit qui allie la noblesse des matières naturelles au savoir-faire reconnu de fabricants français. Des principes que French Théo trouve aujourd’hui auprès de la société Chaussures de Gatine dans les Deux-Sèvres. Revendiquant un style minimaliste, tournant le dos au tout marketing, le créateur collabore également depuis 2017 avec la marque Agnès b. pour laquelle il réalise un sabot made in France et des sandales à semelle caoutchouc avec la collaboration de la société Audouin. French Théo est aujourd’hui distribuée dans 25 boutiques en France, et 4 au Japon.
Chaussures de Gatine, workwear et urbain
(Nouvelle-Aquitaine)
L’histoire des Chaussures de Gatine remonte en 1957 à Parthenay dans les Deux-Sèvres. Charles Gilbert, fils de fabricant de galoches, est convaincu que l’avenir sera à la semelle caoutchouc. Il crée donc des chaussures pour les travailleurs de la terre avec un mode de fabrication robuste. En liquidation en 2020, l’entreprise est reprise en 2021 par Clémence Nerbusson et Sophie Brûlé. Elles font le pari de relancer la marque en perpétuant le savoir-faire et en défendant les mêmes valeurs qu’à ses débuts : qualité, durabilité, et intemporalité. Autour de leur équipe de monteurs, piqueuses et coupeuses, elles poursuivent le développement de leur gamme, déclinent des modèles workwear, urbains et casual pour hommes et femmes et continuent à mettre en avant le savoir-faire de la maison. Soit un montage Kneipp associé à une double couture Petit Point, un des derniers ateliers français à travailler ce type de fabrication. Produites à la commandes de ses distributeurs, recourant en majorité à des fournisseurs français, les Chaussures de Gatine sont distribuées dans 190 points de vente en France et en Belgique.
@Chaussures de Gatine / FFC
LA CHAUSSURE “OUTDOOR”
Tendance forte du marché, la chaussure outdoor s’adresse non seulement aux randonneurs, mais également à tous les passionnés de nature décidés aussi à en profiter pleinement à la ville.
@Le Soulor / FFC
Le Soulor, chaussures de randonnée et compagnie
(Occitanie)
Stéphane Bajenoff et Philippe Carrouché décident de s’associer en 2016 avec un objectif : faire perdurer le savoir-faire de la région en misant sur les matières premières de qualité et en créant des chaussures les plus durables possibles. Ils reprennent un atelier de montage au cœur des Pyrénées, spécialiste depuis près d’un siècle des souliers de bergers et de randonneurs, et lancent les premières collections Le Soulor. Ils sourcent les meilleurs cuirs français auprès des Tanneries Degermann en Alsace, Carriat à Espelette, Garatt au Pays-Basque, collaborent pour la bouclerie avec La Maison Poursin et ravivent la technique du cousu norvégien, gage de solidité et d’étanchéité. L’équipe propose des chaussures de randonnées, des bottillons workwear, des chaussures urbaines…
LES CHAUSSURES À TALON
Incontournable du vestiaire féminin, la chaussure à talon a, depuis des décennies, acquis ses lettres de noblesse, mettant en valeur le galbe d’une jambe. Une chaussure intergénérationnelle portée partout dans le monde.
@Clergerie / FFC
Clergerie, la tradition Romans-sur-Isère
(Auvergne-Rhône-Alpes)
Robert Clergerie découvre le monde de la chaussure en 1970. Il tombe très vite amoureux de ce métier à l’approche technique et se forme en travaillant plusieurs années auprès des meilleurs artisans. Il fonde la Maison Clergerie en 1981. Pensées, développées et produites en France dans la manufacture de Romans-sur-Isère, les collections Clergerie conjuguent simplicité et design innovant, savoir-faire artisanal et matières nobles et novatrices. Clergerie se revendique comme étant une marque à l’approche audacieuse, non conventionnelle, dotée d’une esthétique forte toujours sublimée par une pointe d’élégance. David Tourniaire-Beauciel est aujourd’hui à la direction de création.
Free Lance, le savoir-faire français avant-tout
(Pays de la Loire)
C’est à La Gaubretière, en Vendée, que s’ouvre en 1870 l’atelier de souliers de Jean-Baptiste Rautureau, un cordonnier de formation, passionné de chaussures. Un héritage qui se construira sur 4 générations et poursuivi par Xavier Marie en 2017 qui fait l’acquisition de la maison. Devenue une belle manufacture, l’ancienne échoppe fait aujourd’hui rayonner le savoir-faire bottier de la marque Free Lance grâce au travail d’une dizaine d’artisans chausseurs – patronniers, modélistes, coupeurs, piqueurs-apprêteurs, monteurs, et autres bichonneurs…. Fondée en 1981, la marque aujourd’hui pilotée par le directeur artistique italien Alfredo Piferi (ex-Valentino, Versace et Jimmy Choo) fait renaître l’emblème cher à la maison, la rose, et imagine de nouvelles collections impertinentes et fortes en créativité. Parmi les modèles phares sortis des ateliers, l’escarpin impose son allure racée, des lignes aux courbes affolantes et un talon au profil singulier qui clame haut et fort sa liberté.
@Free Lance / FFC
@Azurée / FFC
Azurée, yes we Cannes
(Provence-Alpes-Côté-d’Azur)
Véritable histoire familiale créée en 1940 par André Chassigneux qui se fournit au départ auprès de l’armée américaine où il récupère les toiles de tentes pour en faire ses premières chaussures dans la maison de famille nommée Azurée à Cannes. Au fil des générations, l’entreprise grandit au cœur de citée azuréenne et son histoire se confond avec celle de la Côte d’Azur en affirmant les fondamentaux de la marque : créer des chaussures élégantes et féminines. À partir des années 1980, les modèles de la ligne Cristal deviennent les articles phares et obtiennent leurs premiers succès à l’international. Pascale Chassigneux et Julie Ellena font partie de la troisième génération. Elles ont grandi dans ce milieu, y travaillent depuis de nombreuses années, et ont à cœur de relever le défi de continuer à créer de belles collections en gardant leur atelier de production à Grasse, tout près de Cannes. Azurée est aujourd’hui distribuée dans plus de 500 points de vente dans le monde, en Europe, au Japon, en Australie, aux États-Unis et en Afrique.
LES CHAUSSURES PERSONNALISABLES
Tout l’art bottier se retrouve au cœur de cette spécialité qui touche non seulement les précurseurs de mode, mais aussi les personnes ayant besoin d’une chausse à leurs pieds. Des chaussures uniques et pensées pour chaque client.
@Chamberlan / FFC
Chamberlan, un pari : le made in Périgord
(Provence-Alpes-Côté-d’Azur)
C’est à Nontron, en Dordogne, que Sophie Engster et Franck Le Franc décident d’établir leur marque en 2016, au cœur d’une région connue pour créer les chaussures de grandes maisons de luxe. Leur concept : réinventer le métier de bottier en proposant des chaussures sur-mesure via un Atelier d’Art dédié à la production et où chaque commande est réalisée aux mesures des pieds des clientes et personnalisée selon leurs souhaits (hauteur, forme du talon, matières, coloris…). Au savoir-faire de la dizaine d’artisans dédiés, le duo associe les belles peausseries en collaborant avec les tanneries françaises et italiennes à l’instar de Bodin Joyeux, labellisée Entreprise du Patrimoine Vivant. Chamberlan multiplie également les innovations, dont son application 3D sur mobile qui permet d’obtenir les mesures exactes de chaque pied.
Maison Felger, technologie et savoir-faire
(Bretagne)
Maria et Cyril Karunagaran sont les créateurs de Maison Felger. Une marque de souliers sur-mesure née d’un constat : “Comment trouver la paire idéale ?”. Un challenge que le couple relève en imaginant une toute nouvelle expérience d’achat au sein de sa première boutique parisienne : le scan 3D des pieds. À travers une expérience digitale inédite, le client peut imaginer le modèle de ses rêves – mocassin, sneaker, derby, richelieu, chukka ou chelsea boot -, choisir la forme, la matière, la couleur et d’autres détails afin de rendre sa paire de souliers totalement unique… Il ne lui restera alors plus qu’à valider les derniers ajustements sur un prototype d’essai, avant que sa paire soit façonnée par les artisans de l’atelier Maison Felger situé à Fougères, en Bretagne. La Maison Felger fabrique 100% de ses modèles, propose la gravure laser, l’impression 3D, la broderie et les déclinaisons des patines maison réalisées par Carole Douli, artisane teinturier. Maison Felger s’est illustrée cette année en ouvrant un corner au Printemps Haussmann où elle présente la première collection de sa gamme Héritage, pensée et dessinée par la designer Marie Weber.
@Maison Felger / FFC
@Marie Weber / FFC
Marie Weber, la nouvelle génération bottier
(Grand-Est)
Diplômée d’un Master en design chaussures de l’école Polimoda en Italie et formée par la Maison Berluti à Paris, Marie Weber lance sa marque éponyme en 2018. Elle réalise des souliers pour hommes et femmes entièrement à la main et adaptés aux mesures et goûts de chaque client. Installée dans une ancienne cordonnerie à Troyes transformée en atelier-showroom, la Maison Marie Weber décline sur son site internet ses collections originales signatures et iconiques. Alliant matières, textures, couleurs et savoir-faire, Marie Weber tend à donner une nouvelle image à l’artisanat. C’est au travers de ses collections intemporelles et audacieuses qu’elle exprime et traduit sa sensibilité aux tendances et à la mode, mais aussi son expertise technique du soulier. Lauréate des Trophées de l’Artisanat au féminin organisés par la Chambre des Métiers de l’Aube, la marque a été sélectionnée en 2019 par le MICAM Milano dans la catégorie Emerging Designer.
Un Si Beau Pas, chaussures en circuit-court
(Auvergne-Rhône-Alpes)
Inspiré par un voyage en Italie et par sa rencontre avec des artisans de la chaussure, Antoine Fauqueur quitte la grande distribution pour fonder en 2017 la marque Un Si Beau Pas. De premiers modèles de sandales voient le jour et suivent rapidement des collections haut de gamme d’escarpins, bottines, baskets, ballerines et derbies, chaque modèle étant personnalisable, du choix des matières, de la couleur en passant par la dimension du talon. Défenseur du savoir-faire français, Antoine Fauqueur concentre depuis 2019 toute sa production à Romans-sur-Isère (il avait initialement lancé ses premiers modèles en Italie) autour de 3 ateliers travaillant de façon écoresponsable grâce au zéro stock et à un sourcing des matières intelligent (semelles en hévéa ou plastique recyclé, doublures sans chrome…). Un Si Beau Pas connaît également un large succès auprès des futures mariées qui trouvent le modèle idéal d’escarpins et de sandales. La marque propose une ligne masculine et une autre dédiée aux chaussons d’intérieur. Proposées à la vente sur l’eshop de la marque, au sein de la boutique de la Cité de la Chaussure et de revendeurs, les collections Un Si Beau Pas sont également vendues via un réseau de 40 ambassadrices qui réalisent démonstrations et ventes à domicile sur tout l’hexagone.
@Un Si Beau Pas / FFC
@Bégum / FFC
Bégum, le luxe artisanal
(Bretagne)
Aux origines, la maison Bégum s’appelait Delage, fondée en 1990 par la styliste Primerose Bordier, grande prêtresse des couleurs, et Barbara Wirth, décoratrice de renom. Les deux femmes créent des souliers d’exception, réalisés à la main par des artisans aux mains expertes, dans des matières nobles. En 2016, Héloïse Wirth, fille de l’une des fondatrices, reprend l’affaire et rebaptise la maison Bégum, en hommage à sa grand-mère, surnommée ainsi par ses petits-enfants. Héloïse Wirth se plonge dans les archives de la maison, met en avant les intemporels, crée de nouvelles lignes et redonne ses lettres de noblesse à la Haute-Chaussure. C’est à La Bazouge-du-Désert, au cœur de la Bretagne, que tout prend forme. Pour pouvoir concevoir ses souliers, Bégum source ses cuirs auprès des tanneries les plus prestigieuses en France, en Espagne et en Italie. Chaque chute de cuir ou de tissu est utilisée pour créer un détail, décorer un talon, réaliser un biais… Bégum s’inscrit dans une démarche écoresponsable, à la production maitrisée autour de petites séries. Chaque modèle peut être réalisé selon les pointures, les désirs et la créativité de chacune. Un luxe au charme discret à retrouver dans les deux boutiques parisiennes Bégum.
AKBK, inspiré par l’Afrique, fait dans la Drôme
(Auvergne-Rhône-Alpes)
Originaire du Bénin, Florence Akogbekan a choisi Romans-sur-Isère pour lancer la production de sa marque de chaussures. Un savoir-faire revendiqué par la créatrice, idéal pour donner naissance à des pièces uniques, originales et raffinées, qui associent à la fois le cuir et le wax, le fameux tissu africain en coton, imprimé sur les deux faces. Partisane d’une production durable, la créatrice lançait, il y a quelques mois, ses trois premiers modèles de sandales à talon en édition limitée, désormais disponibles sur son site. La dernière collection Rita a été réalisée avec la styliste Nathalie El- Harrar et fabriquée dans les ateliers de son partenaire, Chamberlan.
@AKBK / FFC
L’ESPADRILLE
Chaussure iconique d’une région et dont l’origine remonte au XIIe siècle, l’espadrille, avec sa semelle en corde, demeure une incontournable, portée aussi bien en ville que comme chausson d’intérieur. Elle est une spécialité de l’artisanat du Sud-Ouest de la France.
@La Maison de l’espadrille / FFC
La Maison de l’Espadrille, tradition et modernité
(Nouvelle-Aquitaine)
Reprenant l’affaire familiale née en 1960, les deux fils Arauzo, Jean-Claude et Alain, s’installent dans les Landes en 1988 et rebaptisent l’entreprise La Maison de l’Espadrille. L’équipe poursuit le développement des modèles cultes, imagine de nouvelles formes, travaille de nouvelles matières comme le cuir, s’ouvre à la fantaisie (modèles pailletés ou imprimés) et développe la méthode mécanique tout en préservant le traditionnel cousu-main. Outre la dimension artisanale, la marque privilégie les matières naturelles avec une toile coton pour la tige de l’espadrille, une semelle de jute et du caoutchouc naturel pour la semelle extérieure. La Maison de l’Espadrille compte 8 boutiques dans le Sud-Ouest de la France, dispose d’un eshop dévoilant l’intégralité des collections et propose ses produits au sein de la sélection Go For Good des magasins Galeries Lafayette, des produits réalisés localement de manière responsable.
@Zétoiles / FFC
Zétoiles, authentique et responsable
(Nouvelle-Aquitaine)
Direction le Pays-Basque et la commune de Mauléon-Licharre. C’est là que, depuis 1947, se fabriquent des espadrilles cousues main, de la création de la semelle de jute à partir d’une simple bobine de fil, jusqu’au montage de la toile. Si la maison, aujourd’hui dirigée par Stéphan Goyhénétchégaray, reproduit à la perfection les espadrilles classiques et traditionnelles, elle a su s’ouvrir à de nouvelles versions plates ou à talon compensé, adaptées à la ville, et pensées pour les femmes comme pour les hommes. Elle a su innover dans la recherche et l’utilisation de nouvelles matières comme des semelles en lin ou chanvre français ou des tissus recyclés à partir de jeans usés. Depuis 2018, Zétoiles bénéficie du label Mauléon qui garantit la fabrication des semelles dans la commune du même nom. En 2022, la maison s’est associée aux Galeries Lafayette et présente au sein de leur sélection Go For Good des produits réalisés localement de manière responsable.
Gureak – Atelier Don Quichosse, classiques et avant-garde
(Nouvelle-Aquitaine)
C’est dans le bastion de l’espadrille, à Mauléon-Licharre dans le Pays-Basque, que l’entreprise Gureak, labellisée Entreprise du Patrimoine Vivant, fabrique les espadrilles Don Quichosse. Des modèles cousus main depuis 4 générations, proposés dans la plus pure tradition, ou actualisés et réalisés en collaboration avec des artistes locaux. L’atelier, repris en 2016 par Timothée Cangrand, dévoile les secrets de fabrication de son espadrille et son amour du travail bien fait, au milieu de machines qui sont plus que centenaires. Don Quichosse, c’est aussi un magasin-musée à Ossés, dans le village des artisans près de Saint-Jean-Pied-de-Port. Son accès est gratuit, il raconte l’histoire de l’espadrille à travers le temps.
@Don Quichosse / FFC
LES SABOTS, LES MULES…
Furieusement tendances, les sabots comme les mules jouent la carte de la tradition et de l’allure contemporaine.
@Bosabo / FFC
Bosabo, la tradition du beau
(Pays-de-la-Loire)
Depuis 5 générations, la société Audouin, labellisée Entreprise du Patrimoine Vivant, imagine, dessine et produit en France, dans la région nantaise, les sabots, sandales et mules Bosabo. Des modèles fabriqués à la main depuis 1890 avec un savoir-faire qui se transmet de génération en génération. Les sabots et sandales sont réalisés à partir de semelles en bois provenant de forêts écocertifiées locales et de cuir teinté en provenance de tanneries françaises et de pays frontaliers. Outre la déclinaison de 150 modèles créatifs en cuir rouge verni, en poil imitation léopard, avec ou sans talons haut perchés, la douzaine d’artisans de l’entreprise Audouin imaginent dans leurs ateliers de Montigné-sur-Moine la gamme de sabots professionnels Safty Sabot. On trouve également des modèles avec ou sans embout, à bride réglable ou rabattable, déclinables dans des différentes matières (cuir, finition PU, vernis et pleine fleur), différents types de semelles et dans une grande variété de couleurs et d’imprimés suivant les tendances du moment.
Méduse, Baudou… 5 générations chez Humeau-Beaupréau
(Pays de la Loire)
Groupe familial depuis 5 générations, Humeau-Beaupréau naît avec Pierre Humeau, un passionné de cordonnerie qui inaugure en 1905 son premier atelier de confection de chaussures au cœur du village de Beaupréau, près d’Angers. En 2003, la société rachète les moules La Sarraizienne, la fameuse sandale en PVC, et redonne ses lettres de noblesse à la sandale de notre enfance sous un nouveau nom : la Sun de Méduse. Relancés sur un positionnement mode urbaine, les modèles de la marque Méduse se déclinent aujourd’hui en sandales, bottines et bottes aux pieds des enfants comme des parents. Aujourd’hui dirigé par Anne-Céline et Guillaume Humeau, le groupe s’impose comme l’unique fabricant français de PVC injecté. Une production majoritairement made in France qui concerne également Baudou. Une marque née en 1910 et reprise par Humeau-Beaupréau en 1997 qui propose des gammes complètes de bottes, bottillons de sécurité, bottines en cuir, sabots de jardin ou cuissardes largement plébiscitées par les professionnels (agriculture, agro-alimentaire, construction, manutention, ambulancier…).
@Groupe hb / FFC
Retrouvez la dernière partie de cette présentation ainsi que l’interview de la présidente de la FFC dès lundi.