Normal qu’un jour le bois fasse à nouveau son entrée dans l’ère moderne du vélo. On doit ce retour remarqué à l’entreprise made in France BB La Bicyclette en Bois.
Et comme le dit si bien Patrick Swayze dans Dirty Dancing, “On ne laisse pas BB dans un coin”. C’est donc à la lumière du jour qu’éclate le talent de Guillaume Dumont et Sébastien Denis, les deux fondateurs de la maque, avec leur vélo en bois BB. La partie montage et mise au point de cette Bicyclette en Bois (BB pour les intimes) se concentre dans les Hauts-de-France, sachant que les deux associés entendent bien essaimer de micro-unités de fabrication sur tout le territoire dans les prochains mois. Pour les amoureux du bois – dont je fais partie -, ce vélo marque un tournant dans l’industrie du cycle. “Il suffit de rouler quelques minutes avec un vélo en bois dans une rue fréquentée pour voir les réactions des passants, touchés par l’esthétique et l’originalité du vélo”, indique Guillaume.


D’abord, on aime son toucher et sa couleur naturelle, puis on découvre les détails et le veinage de ce multiplis de bouleau finlandais. Un bois à pousse lente et donc au veinage serré d’une grande résistance mécanique et qui supporte tout naturellement l’humidité. Tout commence par des panneaux multiplis de 18 mm d’épaisseur et de 3 x 1,50 m dans lesquels une machine à commandes numérique va fraiser en découpe les pièces constitutives de 4 vélos. Un travail de calepinage d’une très grande précision qui permet d’obtenir des pièces directement aux bonnes cotes, mais également de perdre le moins possible de centimètre carré dans un panneau. Outre son aspect esthétique, le bois présente un autre avantage en termes d’émission de CO2, véritable enjeu de nos sociétés modernes. On estime que, pour une distance de 4 km, une auto citadine émet en moyenne 1 kg de CO2 alors que la bicyclette reste proche de 0. Mais plus fort encore, lors de la construction, le vélo en bois émet moitié moins que celui tout acier, 5 fois moins qu’un modèle tout titane et 25 fois moins qu’un vélo aluminium avec fourche carbone.


Le calepinage permet des découpes ultra-précises et optimise l’utilisation de la surface de tout le panneau.
Lancée sur Ulule avec succès, la prévente des premiers modèles a dépassé les objectifs et permet donc à la jeune marque française de voir l’avenir avec plus de sérénité. Plusieurs modèles sont proposés selon l’équipement puisque les deux associés présentent même un kit cadre et fourche à moins de 1 000 € que vous pouvez équiper selon vos goûts. Il existe un modèle de base et des vélos plus haut de gamme avec de nombreuses options faisant appel à des sous-traitants majoritairement made in France, que ce soient les roues Velox, les jantes Mach1, les pédaliers et porte-sacoche Stronglight, sans oublier l’électrification avec Virvolt. Bien évidemment, et en attendant de trouver la même qualité au bon prix en France, BB se voit équipé d’une partie de ses accessoires par de grandes marques internationales comme Shimano.



Aujourd’hui, BB s’appuie sur sa prévente sur Ulule, sa présence dans des salons à venir et sur les réseaux de ses sous-traitants. On note également que la marque s’est engagée socialement en faisant appel à l’ESAT d’Étaples “Ateliers Maurice Dehay” dirigé par Xavier Delporte où les cadres et les fourches en bois sont assemblés, puis protégés par 3 couches de vernis marine, contribuant ainsi au développement de l’économie et de l’emploi dans la région. L’aventure va encore prendre une autre dynamique avec l’arrivée très attendue d’un cadre plus ouvert pour les femmes.
Alors si, comme moi, vous n’êtes pas insensible à la beauté du bois, à un engagement solidaire, à une action bas carbone et à l’envie de faire tourner les têtes (un peu quand même) sans oublier le plaisir de faire parler, alors oui, il est impossible de laisser BB dans un coin !