La marque parisienne de prêt-à-porter Soubacq inscrit le bleu de travail dans le vestiaire contemporain en revalorisant les chutes des étoffes haute couture.
Créée en avril 2020 par Louise Drouhet, Soubacq est l’archétype même de l’engagement dans une mode à la fois écoresponsable, terriblement innovante et porteuse d’avenir pour la transmission des savoir-faire des métiers de la confection. Le concept de la marque est né tout naturellement car il fait suite au sujet de fin d’études de cette jeune diplômée d’un Master spécialisé dans la mode éthique. Le nom de Soubacq n’a pas été choisi par hasard par Louise Drouhet. Il reprend en effet le patronyme d’une certaine mademoiselle Soubacq, jeune fille de bonne famille et amoureuse d’un ouvrier dont elle ajustera et reprisera son bleu de travail en y brodant son nom tout au long de leur idylle.
L’upcycling est au cœur du développement de Soubacq qui taille et coupe toutes ses créations à Paris dans un atelier d’Arts et Métiers du 3e arrondissement pour une production locale et une empreinte carbone limitée. Toutes les pièces sont confectionnées à partir d’étoffes surcyclées issues des grandes maisons de haute couture et de manufactures historiques : tissus oubliés, chutes des défilés, fins de série ou de collection que Soubacq transforment en de magnifiques interprétations du bleu de travail. Des vêtements que la créatrice veut intemporels et durables. Ainsi, le Bleu Soubacq s’adapte à tous les styles et trouve naturellement sa place dans les vestiaires des hommes comme des femmes.
Cette mode sobre et originale mêle l’élégance des coupes confortables à la qualité des tissus. “Nous sortons une veste tous les lundis en série limitée de 5 à 30 pièces selon les tissus que nous trouvons auprès des manufactures et des ateliers de haute couture. Pour nous, c’est une chance de pouvoir récupérer des étoffes que nous ne pourrions pas faire fabriquer”, nous dit Louise. “Notre objectif est de réunir la rareté d’un modèle et le made in France. Chaque vêtement raconte une histoire, c’est ce qui fait l’adhésion de nos clients car ils sont certains d’avoir un vêtement quasiment unique”.
En 2022, Louise Drouet va s’associer avec le maroquinier Martin Meunier de Valet de Pique et, ensemble, ils vont lever des fonds auprès du Groupe Tolomei pour renforcer leurs équipes et investir dans des tissus et des cuirs de plus en plus rares. “Notre démarche est maintenant bien connue des grandes manufactures de tissus et des ateliers qui n’hésitent plus à nous contacter pour que l’on puisse récupérer des tissus exceptionnels comme, dernièrement, auprès de la manufacture italienne Pontoglio dont les velours ras et côtelés sont portés par de nombreuses têtes couronnées”, explique Louise. Une réputation qui lui permet ainsi d’être au plus près des créateurs et créatrices de mode comme Isabel Marant chez qui elle se fournit. Une belle opportunité pour les clients de Soubacq qui peuvent alors posséder un vêtement réalisé à partir d’étoffes réservées jusqu’à présent uniquement au monde du luxe.
Chaque lundi, et selon les arrivages de nouvelles étoffes, Louise Drouet présente une nouvelle veste sur son site ou dans certains concept stores lorsqu’il y a suffisamment de métrage pour une série plus large et toujours numérotée. Toutes reprennent la coupe historique et remise à jour du célèbre bleu de travail avec ses deux poches plaquées et une poche poitrine, sans oublier le boutonnage à plat, éléments distinctifs de l’original. Et lorsque le métrage est encore plus conséquent et que l’étoffe s’y prête, Louise confectionne des capes qui reprennent le dessin des anciennes capes d’officier ou des chasseurs alpins. L’étoffe du modèle N°2 provient directement du célèbre atelier Holland and Sherry dont le drap de laine tissée se trouve habituellement chez les plus grands tailleurs de Saville Row.
L’upcycling selon Soubacq devient non seulement une action écoresponsable, mais il raconte en plus une histoire avec des tissus exceptionnels qui originellement ne sont absolument pas produits pour être confectionnés en bleu de travail. Comme quoi avec de l’imagination, une vraie volonté de faire revivre le concept de rareté et du talent, on arrive à créer une nouvelle mode totalement éthique, pratique, confortable et quasiment unique.