Ce fil produit par La French Filature montre l’engagement en faveur de la relocalisation d’une industrie et du respect du travail des agriculteurs. Un sujet à la une en ce moment !
En février 2022, nous vous annoncions déjà la relocalisation de la filature du lin au mouillé en Normandie. Un projet initié par NatUp Fibres qui a réclamé de gros investissements pour réaménager un site industriel, acquérir de nouvelles machines de dernière génération et assurer la formation des salariés déjà sur place. Pas moins de 4,4 millions d’euros ont été nécessaires au lancement de ce projet. L’État et la Région Normandie ont participé dans le cadre d’un Programme des Investissements d’Avenir (PIA Filières). Tout le monde est sur le pont pour le montage des machines récemment acquises, pour leur mise au point et la production de la première bobine de fil de lin “au mouillé”.
Aujourd’hui, La French Filature décide d’aller encore plus loin avec la production du premier fil de chanvre filé en France dont elle est le premier producteur européen. Bien que cette culture soit récente dans l’hexagone, cette fibre naturelle et durable ne requiert aucun intrant ni irrigation grâce aux conditions pédoclimatiques des régions où elle se cultive. Une plante résistante à la sécheresse qui se positionne en tête des fibres textiles vertueuses, véritable alternative au coton, même bio. Rien qu’en 2022, la culture du chanvre couvrait près de 22 000 hectares et occupait près de 1 300 producteurs et personnes pour transformer la tige en fibre pour l’industrie textile. Jusqu’à présent, le chanvre était valorisé localement pour l’alimentation animale et la pêche, sans oublier la production de CBD depuis qu’il est autorisé en France.
Reste la fibre. Dorénavant, des initiatives comme la plateforme collaborative Bleu Blanc Chanvre ont pour ambition de créer une filière textile chanvre 100 % made in France soutenue par une vingtaine d’entreprises et marques dont la French Filature. Il s’agit de la renaissance d’une industrie textile responsable utilisant des matières premières à faible impact carbone valorisant le travail des agriculteurs locaux. L’arrivée de ce fil 100 % français a donc été rendue possible grâce aux financements régionaux en Normandie, à la R&D des constructeurs de machine, aux agriculteurs et aux teilleurs.
On a tout à gagner avec ce fil très résistant utilisé depuis des centaines d’années pour la confection de tissus aux multiples propriétés comme la douceur et la régulation thermique. Celui proposé par la French Filature est obtenu, comme pour le lin, par la technique dite au mouillé qui permet d’obtenir un fil d’une grande finesse particulièrement adapté à l’habillement, au linge de maison sans oublier les tissus d’ameublement. On retrouve, aux côtés de la French Filature, de grands noms dans tous ces domaines comme Lemaitre Demeestere qui le tisse pour ces étoffes et Ecotechnilin qui utilise la fibre naturelle pour fabriquer des panneaux biosourcés destinés au secteur automobile.
La marque Le Gaulois est la première à proposer des jeans homme et femme avec du chanvre français.
“Avec cette nouvelle innovation, La French Filature continue son œuvre de relocalisation des savoir-faire textiles et garantit une traçabilité complète et une optimisation de l’impact environnemental du produit fini. Proposer un fil de chanvre au mouillé français, en maîtrisant localement sa chaîne de production, permet de nourrir l’écosystème et de satisfaire un nouveau segment du marché, celui de l’habillement et du linge de maison 100 % français”, indique Karim Behlouli, directeur général de NatUp Fibres.
Rappelons que NatUp Fibres est une branche de la coopérative NatUp qui rassemble près de 7 000 agriculteurs et les accompagne pour une production durable. La coopérative compte 4 pôles : grains, légumes, fibres et distribution rurale. NatUp compte 1 850 collaborateurs et réalise un chiffre d’affaires de 1,6 milliard d’euros. C’est donc dans NatUp Fibres que l’on retrouve les partenariats avec Eco-Technilin, Lemaitre Demeestere et la French Filature. Rappelons également que, comme le disait Antoine de Saint Exupéry, “Nous n’héritons pas de la Terre de nos ancêtres, nous l’empruntons à nos enfants”.