Fin des coton-tige en plastique : quelles alternatives ?

Depuis le 1er janvier 2020, en application de la loi Biodiversité de 2016 et d’un amendement adopté par l’Assemblée nationale en décembre dernier concernant les objets à usage unique, les coton-tige avec un bâtonnet en plastique sont interdits à la vente.

Une décision attendue de longue date par les associations de protection de la nature car ces bâtonnets pouvaient flotter pendant des dizaines d’années à la surface de nos fleuves, rivières et océans augmentant ainsi l’extension du continent plastique. Ingérés par les oiseaux et les poissons, ils sont un fléau pour la faune aquatique dans son ensemble. Une interdiction de vente qui arrive donc à point nommé pour la défense de la nature, mais qui pose le problème de trouver un produit de substitution. Nous sommes donc allés à la recherche de ce qui se fait en made in France pour le bonheur de nos oreilles.

La bougie auriculaire

De tout temps, l’humain s’est curé les oreilles avec plus ou moins de grâce, de dextérité et de solutions à faire frémir comme la bougie auriculaire qui, une fois allumée, se place dans le conduit auditif. Ce procédé ancestral viendrait des Amérindiens Hopi installés dans l’État actuel de l’Arizona. Il n’existe aucune étude sérieuse démontrant l’efficacité du système et certains rapports alertent même sur sa dangerosité et les risques de brûlure. Sur le vieux continent, on retrouve, dès le XIIIe siècle, les traces des premiers furgeoirs en bronze. Des objets souvent multifonction pour se curer les dents, les ongles et les oreilles. Jugés indispensables, l’objet s’est même immiscé au fil des siècles dans la mode sous forme de bague avec une partie permettant de se nettoyer l’oreille à tout instant.

L’oriculi

Venu d’Asie et tout aussi ancien, l’oriculi se présente sous la forme d’un bâtonnet en bambou avec une extrémité recourbée qui sert à nettoyer délicatement l’entrée du conduit auditif. Bon nombre de marques bio françaises en proposent, mais le bambou ne vient évidemment pas de France, et sa fabrication reste essentiellement asiatique, d’où une empreinte carbone qui n’est pas en rapport avec le message bio de ces enseignes. Nous avons néanmoins trouvé un oriculi bien français signé de l’ébéniste Tom Williamson avec un embout métallique arrondi et un manche en bois fait mains que l’on peut personnaliser. L’avantage d’un tel objet est qu’il est lavable et quasi indestructible.

Le coton-tige biodégradable

Enfin, l’alternative principale au coton-tige en plastique reste le coton-tige biodégradable. C’est de loin la solution la plus simple pour se nettoyer le pavillon de l’oreille et son usage est même indispensable pour effectuer une retouche de maquillage, voire être utilisé en parapharmacie pour des soins cutanés légers. La fabrication en France des bâtonnets à oreille en papier FSC n’a pas attendu le vote de cet amendement car, depuis presque deux années, le Groupe Lemoine les fabrique de A à Z à Caligny, au cœur du bocage normand.

Seul fabricant français, l’entreprise familiale possède sa propre carderie de coton et s’est investie dans la recherche pour développer des machines capables de produire des bâtonnets aussi solides que ceux réalisés auparavant en plastique. Ajoutez à cela qu’il fallait également pouvoir produire à des cadences pharamineuses à hauteur de la demande. Ainsi, le Groupe Lemoine réalise chaque année 500 000 boîtes par jour, soit 42 000 bâtonnets ouatés à la minute. Le groupe s’est également entouré de fournisseurs français pour ses emballages en carton recyclé. Il faut souligner qu’en étant le seul fabricant de l’hexagone et leader en Europe, ce dernier fournit quasiment toutes les marques de distributeurs, plus certaines marques de puériculture bio comme Carryboo par exemple.

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