La régionalité est la caractéristique première du made in France et ce voyage à La Réunion nous a montré que les départements d’outre-mer sont loin d’être en reste en matière d’originalité.
Un voyage à La Réunion, cela s’organise et rien de mieux que de faire appel au Comité Régional du tourisme (Ile de La Réunion Tourisme) pour préparer son déplacement sur cette île presque ronde de l’archipel des Mascareignes dans l’océan Indien.
Notre voyage s’est fait fin mars sur une période généralement plus instable avec de fortes pluies probables, et cela n’a pas manqué… nous privant d’une randonnée vers le Piton de la Fournaise et le cirque de Salazie. Choisir sa date de voyage est donc nécessaire et il faut privilégier la meilleure période qui s’étend de mai à octobre, durant l’hiver austral. Pour autant, même à cette époque, il faut toujours garder un œil sur la météo car si La Réunion est verdoyante et dotée de nombreuses cascades, c’est qu’en cas de pluie, on est très loin du simple crachin.
L’île dispose de nombreux sites remarquables accessibles soit en voiture, soit à pied. Ici tout est fait pour le randonneur avec des circuits balisés qui vous conduisent vers les incontournables visites des cirques de Cilaos à l’ouest, de Mafate au nord-ouest, de Salazie au nord-est et, bien évidemment, vers la plaine des Cafres ou celle des Palmistes qui mènent toutes les deux au fameux Piton de la Fournaise. Le cœur de l’île est le domaine des randonneurs et des amateurs de treks sportifs avec, comme point d’orgue, la mythique Diagonale des Fous !
Descente par la côte est
Pour ces premiers pas à La Réunion, nous avons été aidés par L’IRT locale qui nous a confié une voiture de presse. Il est vrai que notre petite équipe avait choisi de faire le tour de l’île en partant de Sainte-Marie pour suivre la RN2 qui contourne toute La Réunion. Premier point, cette RN2 peut être encombrée aux heures habituelles, mais elle est très agréable et ces bas-côtés soigneusement entretenus comme l’ensemble des routes secondaires. Il semble qu’ici, on sait manier le rotofil à la perfection car l’accueil du touriste se fait également dans le détail.
La descente par l’est demeure un grand moment de découverte avec ses côtes de roches basaltiques agressées par les puissantes vagues venues du large. Bien avant le village de Sainte-Suzanne, il sera possible de faire une halte à la vanilleraie du Domaine du Grand Hazier et peu après à la Distillerie de Savanna. Deux activités économiques réunionnaises dont nous reparlerons…
Pour vous rafraîchir après le rhum, un petit détour par les cascades Niagara, Délice ou Bassin Bœuf ne sera pas de trop. Voilà une autre spécialité de l’île, ses nombreuses cascades en descendant vers le Sud Sauvage. À l’extrême est de La Réunion, impossible de ne pas s’arrêter à Notre Dame des Laves et d’imaginer ce qu’a pu être le ressenti des habitants en 1977, date de la dernière coulée de cette importance. Un peu plus bas, on découvre l’Anse des Cascades tout en suivant la Route des Laves. Le sud approche avec sa côte découpée et toujours aussi spectaculaire. Les sites à voir ne manquent pas comme le Souffleur d’Arbonne juste avant d’arriver à Cap Méchant puis d’obliquer via une petite départementale pour atteindre la célèbre cascade Langevin, fief des amateurs de canyoning et de tyrolienne. Attention, si vous montez en voiture, le conducteur ne doit pas mollir car certaines côtes sont plus qu’abruptes !
Remontée par la côte ouest
Arrivée à Saint-Joseph à l’extrême sud de l’île, notre équipe continue sa route vers le nord en suivant toujours la RN2 par la côte ouest, celle des plages et des activités nautiques. On commence par celle de Sable Noir volcanique jusqu’au Bassin de Manapany puis celle de sable blanc de Grand Anse. Bien que La Réunion soit une île, c’est la montagne qui prédomine. Il faut dire que les plages surveillées et protégées des requins sont rares et qu’il faut s’y cantonner pour ne pas prendre le moindre risque. Ici, on fait plus un bivouac au clair de lune qu’un bain de minuit. Pour autant, La Réunion s’est dotée de sérieux moyens de protection des surfeurs, des amateurs de stand-up paddle et de plongée. De nombreux sites sont parfaitement sécurisés et permettent de voir les tortues de mer et bien d’autres espèces. Pour les moins téméraires, il existe une foultitude de sites à voir et sans aucun risque.
Des plantations, des aquariums, des musées et, à ne manquer sous aucun prétexte, des marchés aux couleurs vives où l’on peut déguster quelques plats originaux comme le gâteau patate, les rougails, la salade de palmiste ou encore des bonbons piment qui vous laissent un souvenir parfois cuisant !
L’île possède une gastronomie aussi variée que les différentes populations qui l’habitent depuis plusieurs générations. Presque pas un village sans son temple hindou, son église et son minaret dans un climat serein et paisible. Tout le monde sur le même marché, la tolérance est de mise sur cette île véritable terre de métissage. Certes la côte est demeure la plus métissée par rapport à la côte ouest rendue beaucoup plus touristique par la présence des plages et des nombreux hôtels et resorts. C’est forte de ce métissage que La Réunion a produit de nombreux champions sportifs dans des domaines aussi différents que l’athlétisme, le handball, le basket, le football, le rugby, l’escalade et, bien évidemment, le trail. On ne compte plus les célébrités comme Gérald de Palmas, Manu Payet, notre miss France 2008 Valérie Bègue ou encore Michel Houellebecq sans oublier la famille Barre et surtout le petit Raymond, économiste et premier Ministre de VGE.
Nous terminons ce rapide tour de La Réunion en longeant la trop fameuse et décriée NRL, le viaduc du littoral qui est la route la plus chère du monde entre Saint-Denis et rien n’est arrêté… Les Réunionnais s’interrogent encore sur cette construction pharaonique de seulement 5,4 km de long qui suit la côte soi-disant pour désengorger la RN1 aux heures de pointe. L’ouvrage a nécessité plus de 300 000 m3 de béton, 38 000 tonnes d’acier, une barge longue et large comme un terrain de football pour poser les 48 piles du pont. Tout cela pour un coût estimé à 133 millions le kilomètre !
Sous le charme
Notre séjour terminé, nous gardons tous un souvenir fort de cette île aux mille visages, accueillante, charmeuse, attirante et ne ressemblant à aucune autre. Terre métissée et de tolérance, La Réunion est à voir autant qu’à visiter et qu’à parcourir à pied, à vélo, à cheval ou en auto et surtout en restant au contact de ses habitants qui savent partager et vous invitent facilement à boire un petit rhum arrangé, la spécialité locale avec la bière et le vin de Cilaos*.
Nous tenons à remercier Comité Régional du tourisme (Ile de La Réunion Tourisme) pour son aide précieuse à l’organisation de ce voyage.
*(L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.)