Créer une nouvelle marque de parfums n’est pas une chose aisée, mais c’est pourtant le challenge relevé par Bastille Paris avec sa gamme de fragrances naturelles.
Depuis maintenant plusieurs années, la tendance à la consommation de produits naturels est fortement suivie et la cosmétique propre et naturelle n’échappe pas à cette mouvance qui lie écoresponsabilité et respect de la nature. “J‘ai eu la chance de travailler pour de très belles marques de l’univers du luxe et de la beauté : Bourjois, Chanel, bareMinerals, Huda Beauty… Heureuse et accomplie dans ma vie de femme et dans mon travail, j’ai pourtant réalisé que quelque chose me manquait, que j’avais besoin de plus de sens dans mon quotidien. Face à la crise climatique, et mère de deux enfants encore jeunes, j’ai compris que je voulais être actrice du changement. J’ai donc quitté un job confortable pour me lancer dans l’aventure entrepreneuriale et renouer avec mes premières amours : les parfums, avec la volonté de faire bouger les lignes de cette industrie très traditionnelle. J’ai alors fait la connaissance de Marie-Hortense, la fondatrice de Bastille. Au fil de nos échanges, nous nous sommes découvert des valeurs partagées, et bien reflétées dans cette marque autour de la vision d’une nouvelle parfumerie, plus durable et plus transparente”, explique Sophie Maisant, PDG de Bastille Paris.
Le premier point fort de Bastille est sa totale transparence sur l’origine des ingrédients utilisés dans les formules de ses parfums et c’est une grande nouveauté dans un monde où le secret entourant la composition d’un jus est considéré par la loi comme un secret commercial. Autant dire que cette forte tendance au secret a laissé le champ libre à l’utilisation de composants controversés comme le Butyl Hydroxy Toluène (BHT), un puissant antioxydant chargé de masquer les mauvaises odeurs et suspecté d’être un perturbateur endocrinien. La marque parisienne publie donc régulièrement la liste des ingrédients dans la fiche produit de ses parfums et respecte la norme ISO 9235 qui impose un minimum de 95 % d’ingrédients naturels pour que la marque puisse revendiquer cette appellation. C’est incontestablement le plus gros défi relevé par Bastille car certaines matières sont difficiles à obtenir à l’image de l’absolue d’iris puisqu’il faut 6 ans pour le produire – 3 années pour que la plante grandisse et 3 supplémentaires pour qu’elle mature après récolte. Délicates à travailler, ces matières naturelles sont donc très souvent remplacées par leurs copies synthétiques. Devant l’impossibilité de créer un parfum 100 % naturel, Bastille utilise des ingrédients synthétiques soigneusement sélectionnés et surtout exempts de molécules nocives pour le peau et l’organisme en général. On retrouve donc par exemple de l’ambroxan, une molécule synthétisée à partir de la sauge et qui rappelle l’ambre gris, cet ingrédient historique de la parfumerie fabriqué et rejeté naturellement par les cachalots et apprécié des parfumeurs pour prolonger le sillage des parfums. À ce titre, Bastille se veut également être une marque de parfums végans, sans perturbateurs endocriniens, sans ajout de solvant, de stabilisant, de colorant ou de filtres anti-UV.
Très impliquée dans la protection de la planète, Bastille travaille avec le laboratoire grassois IFF-LMR, pionnier du naturel et du sourcing éthique des ingrédients de parfumerie à travers le monde. Idem pour toutes les phases de fabrication dont le packaging qui revêt une grande importance en parfumerie. Bastille travaille sur un flaconnage en verre allégé, du carton recyclé pour les étuis fabriqués à Paris, l’abandon de tous les plastiques en dehors de l’indispensable pompe.
Membre du mouvement 1 % for the Planet, Bastille reverse ce pourcentage à l’ONG Surfrider Foundation. Tous les parfums sont créés à Paris puis assemblés à Grasse et mis en flacon en région parisienne. Dans sa volonté d’être transparente, la marque indique clairement se fournir en Italie pour les flacons en verre qui sont ensuite décorés par un artisan du Val-de-Marne. “Créer un parfum naturel est cher, et très complexe”, conclut Sophie Maisant, mais il ne fait de doute qu’un produit naturel devrait très rapidement attirer les consommateurs soucieux de leur bien-être et du respect de la nature.