Récemment implantée en Vendée au Pôle-Auto de Fontenay-le-Comte, Anod lance le premier VAE avec une alimentation hybride.
Dans le domaine du vélo à assistance électrique, l’hybridation se devait de pointer le bout de son nez et c’est justement sur ce créneau que s’est créée Anod, une nouvelle marque co-fondée par Arnaud Malrin et son père Christophe. Qu’est-ce qu’un vélo hybride ? C’est tout simplement un VAE qui peut procurer une assistance électrique même sans batterie. Mais comment ça marche ? Grâce aux supercondensateurs contenus dans le cadre, le vélo se recharge à chaque freinage et délivre son énergie au moteur situé dans le moyeu de la roue arrière pour optimiser la récupération et faciliter la maintenance.
Le moteur MHR1 ainsi que l’Anod Hybrid System contenant les supercondensateurs ont été développés par les ingénieurs de chez Anod. La minuscule batterie de 650 g prend place dans le cadre sous la selle.
Une petite révolution car tous ces éléments ont été conçus et fabriqués en France. D’abord, le moteur à haut rendement développé par Anod ainsi que toute l’électronique du système hybride. “Ce sont 7 années de recherches rien que pour le moteur MHR1 et 5 pour l’Anod Hybrid System”, explique Arnaud qui rajoute : “Nous combinons le futur du stockage d’énergie : les supercondensateurs composés uniquement d’aluminium et de charbon, et un moteur très efficient à très haut rendement”. Très présents dans les solutions d’hybridation, les supercondensateurs présentent une durée de vie bien plus longue que celle des batteries avec plusieurs millions de cycles, et sont, par ailleurs, bien plus puissants avec un temps de charge de seulement quelques secondes. C’est cette technologie qui a été développée en interne par les ingénieurs d’Anod et adaptée au monde du cycle. La récupération d’énergie est immédiate et la consommation divisée par deux selon Arnaud.
De fait, la puissance de la batterie prend donc moins d’importance et surtout moins de place et de poids. Celle développée pour Anod en France ne vient qu’en soutien des supercondensateurs. De plus, la batterie utilise 4 fois moins de lithium qu’une batterie classique de même puissance. Elle se recharge en 1 h 30 via un simple chargeur USB-C et elle tient dans la poche car elle ne pèse que 650 g.
Voilà pour la technologie conçue et fabriquée en interne par Anod qui va également assurer tout le montage de ses vélos et même rayonner ses roues. Pour le reste, vous l’avez deviné, Anod cherche toujours un partenaire industriel français ou européen pour la fabrication de cadre aluminium comme beaucoup d’autres marques du made in France. Reste que le sourcing des autres composants a été réalisé au plus proche comme la selle chez SMP Italia ou encore les poignées fabriquées en matériaux biosourcés chez Hermanns en Finlande. Le vélo est équipé de freins à disque avant et arrière ainsi que d’un système d’éclairage intégré efficace pour la sécurité et la visibilité.
Le moteur MHR1 développe un couple de 60 Nm équivalent à celui procuré par un pédalier de 110 Nm. Différents capteurs de couple, de niveaux d’assistance et un accéléromètre permettent une gestion de l’assistance adaptée à chaque type d’utilisation. “Avec ce premier vélo électrique, nous avions envie de créer un produit unique sur le marché, mais surtout véritablement innovant. Nos technologies reposent sur un vrai projet industriel”, conclut Arnaud.
L’hybride d’Anod est en précommande sur le site de la marque avec les premières livraisons prévues au début du printemps 2024, autant dire demain. Et un délai bien moins long que pour certaines autos électriques. Dernier point, le pédalier Anod actionne une courroie silencieuse et propre à la place de la traditionnelle chaîne tandis que son cadre mixte convient à tous les gabarits de 1,55 à 1,95 m. Et puis comme le bon sens fait partie de l’ADN d’Anod, ce vélo possède toute la connectivité voulue depuis une application développée en interne avec géolocalisation, déverrouillage, antivol, mais comme le souligne Arnaud : “S’il fonctionne sans batterie, il se devait également de fonctionner avec ou sans smartphone !”.
