7Fashion, sauvez votre culotte !

Placée en liquidation judiciaire le 20 décembre dernier, la manufacture 7Fashion, qui semble condamnée à la disparition, espère encore l’arrivée d’un investisseur.

“Tout n’est pas perdu”, nous dit Agathe Diaconu qui voit grimper sa collecte de fonds “Sauvez ma culotte made in France” sur Ulule au point de se demander si elle ne va pas la prolonger pour permettre de faire encore grossir cet apport qui pourrait changer bien des choses. “Faire repartir 7Fashion sous n’importe quelle forme demande un investissement d’environ 200 K€, alors cette manne qui vient de la collecte diminue d’autant le montant à investir pour reprendre les actifs et avoir le fonds de roulement nécessaire pour relancer l’activité et sauver des emplois”, explique Agathe qui en a “gros sur la patate” d’entendre parler de réindustrialisation alors que son outil est en passe de disparaitre. Un vrai crève-cœur quand on sait tout le savoir-faire concentré dans cette entreprise de corsetterie. “Nous avons un outil aux caractéristiques parfaitement adaptées au monde de la mode made in France avec la capacité de pouvoir confectionner en petites et moyennes séries à un prix très concurrentiel compte tenu de la qualité du produit fini et du haut degré d’exigence des marques qui nous font encore confiance”. Il est vrai que le carnet de commandes pourrait très vite se remplir pour satisfaire une demande toujours existante, mais pour cela, il faut tenir en trésorerie et donc faire appel à un investisseur.

Créée en 2014 à la reprise de l’usine Lejaby qui avait été mise en liquidation, 7Fashion est un atelier de confection, basé à Bourg-en-Bresse, et spécialisé dans la lingerie, la corseterie, les vêtements de nuit et les maillots de bain. Fournisseur de marques connues comme Courrèges, Le Slip Français et de plusieurs grandes maisons de la mode, 7Fashion avait, courant 2010, misé sur Madame Aime, sa propre marque de lingerie haut de gamme. En 2016, la manufacture se réoriente vers la sous-traitance où elle se fera une place jusqu’à atteindre l’équilibre financier avec plus de 1,1 million d’euros de chiffre d’affaires en 2020.

Si vous cherchez les causes de cette liquidation, il en existe plusieurs pour lesquelles Agathe ne pouvait rien faire : augmentation de l’électricité, des matières premières… et de grosses prises de commandes non honorées comme, en 2023, lorsqu’un de ses plus gros clients “qui nous avait demandé l’exclusivité sur nos culottes menstruelles, et au profit duquel nous avions donc refusé pas mal de commandes, a décidé de délocaliser alors que cette marque représente 60 % de notre chiffre d’affaires”, indique Agathe. “Je suis certainement responsable de ne pas avoir vu arriver le problème et de ne pas avoir tirer tout de suite la sonnette d’alarme et chercher de l’aide financière même si certains de mes clients m’ont payé leur acompte en avance pour nous soutenir”.
La suite, on la devine car elle est la même pour de nombreuses PME. On pioche dans la trésorerie le temps de trouver de nouveaux clients et de travailler sur leurs projets, (même Lejaby revient vers 7Fashion pour produire certains articles), mais la réserve financière fond vite et le rouleau compresseur administratif arrive sans prévenir jusqu’à la liquidation.

Soutenez la collecte et recevez des contreparties en échange. En voici trois exemples.

“Nous avons obtenu un sursis supplémentaire qui court jusqu’en février 2025, dans l’idée de trouver un partenaire ou repreneur (si intérêt contacter jerome.abadie@ajpartenaires.fr), car nous n’aurons visiblement pas la capacité financière de pouvoir absorber le rebond de la structure”, affirme Agathe qui croit dur comme fer qu’il est toujours possible de sauver les emplois et ce savoir-faire spécifique dans le monde de la corsetterie et du maillot de bain. 
On se retrouve devant un cas d’espèce de plus en plus fréquent : celui d’un atelier qui doit fermer ses portes parce que des marques clientes qui se disent made in France partent fabriquer à l’étranger sans aucun état d’âme, ce qui contraste avec l’engouement que provoque la collecte sur Ulule. “Certes, la liquidation a été prononcée, mais il est encore possible de faire quelque chose”, estime Agathe qui reste attentive à toutes les propositions qui permettraient de relancer l’activité très rapidement.

7Fashion

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